Guinée : Cellou Diallo pique une colère et met en garde Doumbouya


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Cellou Dalein Diallo, président de l'UFDG
Cellou Dalein Diallo, président de l'UFDG

L’opposant guinéen, Cellou Dalein Diallo a dénoncé un harcèlement judiciaire, lors de l’assemblée générale de son parti, l’UFDG. Il a mis en garde les nouvelles autorités guinéennes avec à leur tête le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya.

Alors qu’il a été sommé de quitter son domicile privé Cellou Dalein Diallo a, ce samedi 19 février, dénoncé un harcèlement judiciaire, lors de l’assemblée générale de son parti, l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée). Pour le politicien, pointe du doigt le fait que la CRIEF, sur instructions des nouvelles autorités du pays, mette la main sur des domaines légalement acquis par des investisseurs étrangers.

« Il y a des investisseurs privés qui sont venus obtenir des conventions avec l’État guinéen, ceux qui dirigeaient le pays, et c’étaient des élus. Ils ont investi leur argent, leur épargne. Ils ont construit des buildings, des usines sur la base des documents légaux au regard de notre loi. Lorsque vous dites que vous confisquez les actifs de ces gens, vous confisquez les entreprises, les buildings, les maisons, ça va contribuer à ternir l’image de notre pays », a indiqué l’opposant guinéen.

Et de poursuivre : « Aujourd’hui les pays se livrent à une compétition pour attirer les investissements directs étrangers. Pour cela il faut de la confiance. Mais si chaque régime qui arrive remet en cause tous les contrats et toutes les conventions qui avaient été signés par son prédécesseur, qu’est-ce qui va garantir que demain un autre ne viendra pas mettre tout en cause ? »

Cellou Dalein Diallo d’alerter que « cette instabilité n’est pas de nature à encourager les investisseurs. Il faut qu’on respecte les procédures légales. Toute convention peut être renégociée. S’il se trouve que la Guinée est lésée, mais on invite les partenaires de la Guinée pour renégocier certaines parties. Mais on ne peut pas saisir leurs actifs, parce que c’est leur propriété privée au regard de la loi. Et ils avaient la licence, l’autorisation, le bail emphytéotique pour construire un immeuble. Ils ont investi leur argent ».

« L’État de droit accorde une importance capitale au respect de la propriété privée. Ce n’est pas l’éthique ou la morale qui règle les problèmes du monde, ce sont les lois. Chacun peut avoir sa morale et son éthique, mais ce que la loi a interdit si vous le faites, vous avez transgressé, violé la loi. Vous devez répondre. Donc il faut faire preuve d’un plus de sérénité », appelle celui qui est arrivé deuxième au dernier scrutin présidentiel en Guinée, derrière Alpha Condé.

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Cellou Dalein Diallo somme : « Il faut arrêter de remettre en cause les décrets pris par le Président Ahmed Sékou Touré, père de l’indépendance, Lansana Conté, le père de la démocratie et des libertés individuelles. Ils ont pris des décrets, on peut mettre fin à ce genre de choses, on peut changer la loi. Mais pour changer la loi il faut aussi une Assemblée nationale légitime et légale lorsqu’elle sera là. Parce que c’est seule une Assemblée légitime qui peut voter des lois qui s’imposent à tous les citoyens ».

Pour le patron de l’UFDG, « en période d’exception, c’est généralement le consensus qui aide à passer cette période difficile. Donc il ne faut pas spolier les gens sans respecter les procédures légales. Seule la justice a compétence d’exproprier. On ne peut pas décider d’envoyer des militaires pour occuper un bien privé appartenant à quelqu’un qui a investi sur la base des documents qu’il a obtenus avec ceux qui gouvernaient légalement le pays ».

Cellou Dalein Diallo ne s’arrête pas en si bon chemin, lançant un appel à la population guinéenne. « Je vais vous exhorter aussi à la vigilance et à la mobilisation. On ne sait pas ce qui va se passer. Nous sommes partisans de la paix, mais des gens qui ne veulent pas de la paix, parce que je vous ai dit que ce n’est pas en rappelant les avantages de la paix, les vertus de la paix qu’on procède à la paix. C’est par la justice, le respect des droits des autres. Il y a des choses qu’on peut accepter et des choses qu’on ne peut pas ».

« Nous avons suffisamment donné la preuve de notre attachement à la paix. En 2020 nous avons gagné les élections, on s’est battus on n’a pas obtenu notre victoire, les militaires sont venus renverser Alpha Condé. Dès que cet acte a été posé, nous avons renoncé à notre victoire. Maintenant si on dit qu’on ne doit pas participer aux élections, ça c’est autre chose. Si 2010, 2020 on a accepté, ils demandent encore ceci et cela, il faut en ce moment que nous réagissions », estime le chef de file de l’opposition guinéenne.

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