Après les évènements sanglants d’hier, la ville de Conakry s’apaise peu à peu. Cependant, les commerces sont encore fermées. Les populations civiles, pour la plupart, sont restées terrées chez elles, redoutant d’éventuels rebondissements.
Notre correspondant en Guinée
Conakry, 29 septembre. Il règne ici un calme précaire. On dirait toujours une ville morte. Dans les rues, le trafic routier a timidement repris du service. On y voit seulement quelques téméraires taximen au nombre très réduit. Le commerce, les stations d’essence, tout est encore fermé. Sauf quelques petits marchés ouverts par endroit où les ménagères peuvent s’approvisionner en condiments pour le manger du jour. Dans les carrefours, les forces de l’ordre veillent au grain. Et des camions et fourgonnettes pleins de militaires paradent dans les rues.
Quant aux leaders politiques politiques blessés hier par les forces de l’ordre (Sidya Touré, Mouctar Diallo, Jean Marie Doré, François Fall, Cellou Dalein Diallo), il semble qu’ils ont quitté la clinique qui les avait accueillis pour leur prodiguer des soins intensifs et regagné leurs domiciles.
Manifestation en faveur de la junte et de son leader
Hier, 28 septembre, en marge des évènements sanglants du stade, un contre-mouvement a eu lieu à Kaloum, centre des affaires et siège de l’administration centrale.
Il était formé de groupes de jeunes à bord des minibus à qui l’on a distribué des t-shirt à l’effigie du capitaine Moussa Dadis Camara, le leader du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD). Cette manifestation était sans nul doute une réponse à celle organisée par les forces vives. Ces jeunes manifestants, apparemment acquis à la cause du CNDD, ont scandé des slogans pour promouvoir la candidature du chef de la junte au pouvoir à la présidentielle du 31 janvier prochain.