En Guinée, le CNRD, la junte militaire, qui a renversé le Président Alpha Condé, a décidé d’interdire toute manifestation sur les voies et places publiques. Décision rejetée par la Coordination nationale du FNDC. Ce qui laisse présager des tensions à venir dans le pays.
L’annonce d’une transition de 36 mois après la prise de pouvoir par le colonel Mamady Doumbouya a déclenché une vague de colère en Guinée, où l’opposition et la société civile ont annoncé des descentes dans la rue pour contester le chronogramme adopté par le CNT (Conseil national de la Transition). C’est dans ce contexte que les autorités guinéennes ont décidé d’interdire toute manifestation dans le pays jusqu’à l’ouverture des prochaines campagnes électorales.
Sauf que la Coordination nationale du FNDC (Front national pour la défense de la Constitution) ne compte pas se soumettre à cette injonction des nouvelles autorités. Estimant que «cette interdiction est l’expression de la volonté manifeste du CNRD de s’éterniser au pouvoir en muselant toutes les forces sociales et politiques du pays», le FNDC dit condamner cette interdiction qu’il considère comme étant une «violation délibérée de l’article 8 de la charte de la transition et des conventions et traités internationaux auxquels la Guinée a souscrit».
Et de mettre en garde : « la coordination nationale du FNDC fidèle à ses principes et engagements informe l’opinion nationale et internationale qu’elle ne se soumettra pas à cette interdiction illégale du droit de manifestation en Guinée». Mieux, cette plateforme de la société civile «invite le peuple de Guinée à rester mobilisé et à l’écoute de l’annonce de la date de la reprise des manifestations citoyennes et pacifiques pour empêcher la confiscation du pouvoir par le CNRD au grand dam du retour rapide à l’ordre constitutionnel».
A lire : Guinée : le FNDC appelle à de nouvelles manifestations les 19 et 20 février