Guinée-Bissau : Umaro Embalo annonce les élections pour novembre 2025


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Le Président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo

Le Président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a annoncé que les élections présidentielle et législatives dans le pays auront lieu le 30 novembre 2025. Cette déclaration, faite dimanche, survient dans un contexte de contestations sur la durée de son mandat. L’opposition, en particulier, estime que celui-ci prend fin le 27 février 2025, et non en septembre comme l’affirme la Cour suprême. Pour officialiser cette date, le Président a précisé qu’il signerait un décret dans les prochains jours, bien qu’il n’ait pas donné de détails sur la date exacte de cette signature.

La question de la fin du mandat de Umaro Sissoco Embalo a suscité de vives discussions depuis plusieurs semaines. L’opposition, qui conteste la gestion politique du Président, affirme que son mandat se termine fin février 2025, conformément à la Constitution. Cependant, début février, la Cour suprême du pays a statué que le mandat du Président devait prendre fin le 4 septembre 2025, en raison des circonstances liées à la prolongation de la période de contestation après son élection.

Dissolution du Parlement largement dominé par l’opposition

Umaro Sissoco Embalo a prêté serment pour un mandat de cinq ans, le 27 février 2020, après des élections très disputées. Bien que la communauté internationale ait finalement validé les résultats, la victoire d’Embalo avait été immédiatement contestée par son principal adversaire, Domingos Simoes Pereira, ancien Premier ministre et leader de l’opposition. Pereira avait déposé un recours devant la Cour suprême, qui n’a rendu sa décision qu’après plusieurs mois, en septembre 2020, en faveur du Président élu. Toutefois, Pereira a toujours refusé de reconnaître la victoire d’Embalo, l’accusant de fraude électorale.

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Depuis son accession au pouvoir, le Président Embalo a dû faire face à de nombreuses tensions politiques, notamment avec l’opposition, qui accuse le gouvernement de dérives autoritaires. En décembre 2023, après des affrontements violents qu’il a interprétés comme une tentative de coup d’État, Embalo a pris la décision radicale de dissoudre le Parlement bissau-guinéen, qui était dominé par l’opposition à l’époque. Cet événement a eu lieu trois jours après les violents incidents, ce qui souligne l’instabilité politique persistante dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, habitué aux crises politiques et militaires.

Les élections législatives anticipées reportées sine die

Initialement, Embalo avait prévu d’organiser des élections législatives anticipées pour le 24 novembre 2024. Cependant, il a décidé de reporter cette échéance sine die par un décret présidentiel, invoquant des raisons logistiques et financières qui rendaient impossible leur tenue dans les délais prévus. Ce report a alimenté davantage les tensions politiques et la méfiance au sein de l’opposition et de la société civile, qui accusent le Président d’user de manœuvres pour maintenir son pouvoir.

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Le pays, situé en Afrique de l’Ouest, continue de traverser des turbulences politiques, avec des débats intenses sur la durée du mandat présidentiel et les élections à venir. Alors que la situation reste tendue, les regards restent tournés vers la Guinée-Bissau, où l’incertitude autour de la transition politique persiste, et où les élections de novembre 2025 seront un test grandeur nature pour la stabilité future du pays.

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