Guinée-Bissau : pas d’extradition pour François Bozizé !


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Le Président bissau-guinéen, UUmaro Sissoco Embalo
Le Président bissau-guinéen, UUmaro Sissoco Embalo

Le Président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, s’est prononcé sur la question de l’extradition de l’ancien chef d’État centrafricain, François Bozizé. Pour le dirigeant bissau-guinéen, il n’est pas possible d’extrader l’ancien Président.

Pas d’extradition pour François Bozizé ! Telle est la sentence prononcée, ce mercredi, par le Président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló. Ce dernier s’adosse sur le fait que son pays « n’a pas de loi d’extradition ». Mieux, il ne perçoit pas le bien-fondé d’une telle extradition puisque « depuis qu’il est arrivé en Guinée-Bissau, François Bozizé n’a créé aucun problème ». Et d’ajouter qu’«il est en exil, comme nous l’avons été par le passé ».

Mieux, Umaro Sissoco Embaló a précisé qu’il avait accepté d’accueillir François Bozizé dans son pays sur demande de l’Union Africaine et des dirigeants de pays d’Afrique Centrale, pour des « des raisons purement humanitaires ». C’est pourquoi le Président bissau-guinéen n’a pas caché sa surprise après avoir appris que la Cour pénale spéciale (CPS) avait émis un mandat d’arrêt international contre l’ancien Président.

La CPS ne lâche pas prise

La Cour pénale spéciale émettrice du mandat d’arrêt n’entend pas démordre. Elle compte toujours sur la collaboration de la Guinée-Bissau, et travaille actuellement à formaliser sa demande d’extradition. C’est ce 30 avril que la Cour pénale spéciale a annoncé l’émission d’un mandat d’arrêt international contre l’ancien Président François Bozizé. Cette juridiction, composée de magistrats centrafricains et étrangers, voudrait examiner la responsabilité de l’ancien chef d’État dans les crimes commis, entre février 2009 et mars 2013, par les éléments de sa garde présidentielle et ceux d’autres services de sécurité intérieure dans une prison civile et au centre d’instruction militaire de la ville de Bossembélé. Les juges ont relevé « l’existence d’indices graves et concordants à charge » de François Bozizé. Lesquels indices sont « de nature à engager sa responsabilité pénale, en sa qualité de supérieur hiérarchique et chef militaire ».

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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