Alors que les élections présidentielle et législatives doivent se tenir le 13 avril prochain, le Conseil des Nations Unies, préoccupé par la situation en Guinée-Bissau, a prié les autorités de transition de respecter le calendrier électoral, mercredi.
Après deux ans d’instabilité, la Guinée-Bissau devrait enfin connaître de nouvelles élections d’ici deux mois. Le Président de transition, Manuel Serifo Nhamadjo, a en effet annoncé, le 21 février dernier, l’organisation des élections législatives et présidentielle le 13 avril.
Mais ces votes, qui auraient dû initialement intervenir, au plus tard un an après le coup d’Etat du 12 avril 2012, ont déjà fait l’objet de plusieurs reports. Depuis, le pays vit plongé dans une instabilité devenue chronique, après la chute du régime de Carlos Gomes Junior.
Concernés par la situation, les 15 membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies ont, en conséquence, exprimé mercredi « leur inquiétude devant les retards dans le processus électoral », et exhorté les autorités de transition à tenir le calendrier électoral. « Ces retards ont un impact négatif sur la santé économique et sociale du pays, et sur sa fragile situation humanitaire et de sécurité », a ainsi déploré le Chef du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (ONUGBIS), José Ramos Horta.
Le Conseil de Sécurité a par ailleurs fait part de son intention « d’envisager de nouvelles mesures, si nécessaire, (…) contre les individus, civils et militaires, qui s’opposent aux efforts pour rétablir l’ordre constitutionnel», mettant particulièrement à l’index les militaires qui voudraient s’immiscer dans le processus électoral ou qui envisageraient de ne pas respecter le résultat des scrutins.
La Guinée-Bissau, indépendante depuis 1974, est dirigée depuis deux ans par un gouvernement de transition mis en place au lendemain du putsch. Une situation qui ne fait qu’accroître l’instabilité de ce pays déjà miné par le trafic de drogues.
A la veille des élections, et devant les risques majeurs pour la sécurité, accrus pendant la période électorale, la CEDEAO avait annoncé, il y a quelques jours, qu’elle allait renforcer son contingent présent sur place depuis 2012.