Les habitants de Bissau ont assisté, ce lundi matin, à une nouvelle fusillade, six jours après la tentative de coup d’État qui continue de défrayer la chronique. C’est le siège de la radio Capital FM qui a été pris pour cible.
Moins d’une semaine après l’attaque contre le Palais du gouvernement qui a fait 11 morts, Bissau a enregistré de nouveaux tirs, ce lundi 7 février. Cette fois-ci, c’est la radio Capital FM, la plus écoutée du pays et réputée proche du parti d’opposition, le PAIGC, qui a été prise pour cible. Selon des témoins, deux véhicules ayant à leur bord des hommes en tenue militaire se sont positionnés dans le périmètre du siège de la radio. Les tirs nourris ont entraîné un mouvement de panique et des personnes ont été aperçues, fuyant pour se barricader dans leur domicile.
Le bilan fait pour l’instant état de trois blessés auxquels s’ajoute du matériel détruit : l’émetteur, la console de mixage et des ordinateurs sont hors d’usage. La police s’est dépêchée sur les lieux, empêchant l’accès au bâtiment de la station de radio. Il sied de préciser que cette radio, qui n’est pas à sa première attaque – elle en avait déjà subi, le 26 juillet 2020 – est une filiale de Voice of America (VOA), l’organisation internationale d’information financée par le Congrès américain.
L’assaut de ce lundi mené contre Capital FM intervient au moment où l’enquête est toujours en cours pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de la tentative de coup d’État qui a secoué le pays tout juste mardi dernier. Alors que le Président Umaro Sissoco Embaló tenait un conseil extraordinaire des ministres, le Palais du gouvernement a été attaqué par des hommes en uniforme. Les éléments chargés de la sécurité présidentielle ont riposté et les échanges de tirs ont duré cinq heures avant que le calme ne revienne. S’adressant plus tard à ses compatriotes, Umaro Sissoco Embaló a accusé les réseaux de corruption et de narcotrafic d’être à l’origine de cette tentative de déstabilisation du pays.