Au vu des derniers développements, l’impasse est en train de s’installer durablement dans le jeu politique en Guinée-Bissau. En effet, la mission des experts de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui était censée créer les conditions d’un retour à une vie constitutionnelle normale, a été finalement annulée après que le Gouvernement de Sissoco Embalo ait publié une note de protestation, pour dénoncer une ingérence.
La confusion politique, née des dernières élections présidentielles en Guinée, est encore loin de s’estomper, en tout cas si l’on se réfère aux derniers développements. En effet, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé l’annulation de la mission de ses experts à Bissau pour « contribuer à la résolution du contentieux électoral, né de élections présidentielles du 29 décembre 2019 et dont le traitement est encore pendant, devant la Cour Suprême de Justice de la Guinée Bissau ».
Elle devait être composée de trois éminents constitutionnalistes en provenance de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Bénin. C’est le représentant de la CEDEAO à Bissau qui a fait l’annonce au ministre de la présidence du Conseil des ministres et des Affaires parlementaires. Cette nouvelle est née, suite à la protestation du pouvoir d’Umaro Sissoco Embalo, qui a flairé à travers cette visite, une certaine volonté d’ingérence dans les affaires intérieures du pays. Cette posture s’explique peut-être par le fait que la CEDEAO avait envoyé sa correspondance et se demande d’audience au Premier ministre du dernier gouvernement du Président sortant, en l’occurrence Aristides Gomez.
Un tel acte sonne évidemment comme une volonté de désaveu contre le pouvoir d’Umaro Sissoco Embalo. En tout cas, après avoir récusé l’expert ivoirien annoncé dans la délégation, même si la CEDEAO a précisé qu’aucun Ivoirien n’est même de la mission, le pouvoir de Sissoco Emballo a été on ne peut plus clair. Selon lui, point de mission à Bissau, sans une concertation préalable.