Le chef de l’État bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, a accusé l’opposition de son pays d’être derrière la tentative de coup d’État.
Le Président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a affirmé, mercredi 6 décembre, que la tentative de coup d’État qui a eu lieu dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre était bien réelle. Le dirigeant a également accusé l’opposition, majoritaire au Parlement, d’être derrière cette action à son encontre.
« Soixante-quinze personnes ont été arrêtées et emprisonnées depuis les affrontements », a confié le Président bissau-guinéen, au cours d’un entretien à la chaîne française France 24, Embalo a également affirmé que la police judiciaire militaire était en train d’enquêter sur l’affaire.
Le Président Embalo a expliqué que la dissolution du Parlement, qu’il a annoncée lundi 4 décembre, avait été décidée en raison de l’implication de l’opposition dans la tentative de coup d’État. Il a notamment accusé le président du Parlement, Domingos Simões Pereira, d’avoir « cherché à légitimer le coup d’État ».
Assemblée nationale contrôlée par l’opposition
Lundi, à l’occasion d’un conseil d’État convoqué au palais par le président de la République, la dissolution du Parlement a été actée. Étaient présents à cette rencontre, le président de la Cour suprême, le président de l’Assemblée nationale, Domingos Simoes Pereira, le Premier ministre, Geraldo Martins, des leaders de partis politiques.
Une dissolution mettait un terme à la difficile collaboration entre le président de la République et une Assemblée nationale contrôlée par l’opposition. « Après cette tentative de coup d’État menée par la Garde nationale et devant les preuves fortes de l’existence de complicités politiques, le fonctionnement normal des institutions de la République est devenu impossible », a déclaré Umaro Sissoco Embalo.
Deux morts et une dizaine de blessés
« Ces faits confirment l’existence d’une grave crise politique », avait poursuivi le chef de l’État. « La date des prochaines élections législatives sera fixée le moment opportun, conformément aux dispositions de la Constitution », avait, en outre, précisé le chef de l’État, dans un décret signé ce lundi.
La tentative de coup d’État a eu lieu après que des éléments de la Garde nationale ont libéré deux ministres, Souleiman Seidi et Antonio Monteiro. Ces derniers étaient interrogés par la police sur le retrait d’une somme de dix millions de dollars des caisses de l’État. Deux personnes ont perdu la vie et une dizaine blessées lors d’échange de coups de feu.