La chasse à l’homme se poursuit après l’attaque à l’arme lourde de l’état-major des forces armées en Guinée Bissau. Ce mardi, deux chefs de partis politiques de l’opposition, Yancouba Jola Indjai et Silvestre Alvestre, soupçonnés d’avoir soutenu financièrement l’attaque, ont été lynchés par les forces de sécurité.
(De notre correspondant)
Deux chefs de partis politiques de l’opposition, Yancouba Jola Indjai et Silvestre Alvestre ont été retrouvés, en sang, dans la forêt de la région de Cacheu, abandonnés par les militaires. Un responsable local du parti social pour le travail, formation que dirige Yancouba Jola Indjai, contacté par Afrik.com, a déclaré, « c’est aux environs de 17h GMT qu’on m’a informé de la situation et nous nous sommes rendus sur lieux. Il était avec un autre leader, Silvestre Alvestre du mouvement démocratique de la Guinée Bissau. Je ne peux pas vous décrire leur situation mais ils ont été sauvagement battus. Il y avait du sang partout sur leur corps ». Ces deux responsables politiques ont été conduits à la case de santé la plus proche pour recevoir les premiers soins avant leur acheminement dans la capitale, ce mercredi matin.
Les deux victimes se trouvent actuellement à l’hôpital principal Simon Mendez de Bissau. Selon les proches de ces responsables, leur arrestation a eu lieu dans la nuit du vendredi par des hommes du général Antinio Indjai. Yancouba Jola Indjai et Silvestre Alvestre avaient soutenu Carlos Gomez Junior au second tour de la présidentielle avortée. Les règlements de compte entre partis politiques sont très courants en Guinée Bissau.
Lundi dernier, une vingtaine de personnes ont été arrêtées dans plusieurs quartiers de Bissau puis conduits de force à l’état-major des forces bissau-guinéennes par des loyalistes. Selon une source sécuritaire, des anciens et actuels soldats proches du régime de Carlos Gomez Junior faisaient partie des personnes interpellées. Parmi ces personnes arrêtées, figureraient également des combattants du mouvement des forces démocratique de la Casamance (MFDC), un mouvement rebelle qui réclame l’indépendance de la province de la Casamance dans le Sud du Sénégal. D’autres civiles ont aussi été faits prisonniers. Toujours selon une source sécuritaire, l’armée régulière chercherait des caches d’armes, qu’elle n’a pas encore trouvées.
Plusieurs soupçons pèsent également sur certains pays lusophones qui pourraient être derrière le coup d’Etat manqué du jeune capitaine Pansau N’Tchama. Ce dernier est considéré comme un proche de l’ancien Premier Carlos Gomez Junior, qui pourrait financer ce coup en concertation avec des anciens hauts gradés comme l’amiral José Zamora Induta, lui-même ex-chef d’état-major des forces armées. M. N’Tchama et ses hommes sont toujours en cavale.