Le président de la Commission électorale électorale indépendante (Ceni) en Guinée, Ben Sékou Sylla, est décédé ce mardi matin à Paris. Il avait été hospitalisé à plusieurs reprises dans la capitale française et était sous le coup d’une accusation de fraude électorale suite au scrutin présidentiel du 27 juin dernier en Guinée.
Ben Sékou Sylla, le président de la commission électorale guinéenne, est mort ce mardi à Paris, rapporte Guinéenews qui cite des sources familiales. « Mon mari est décédé ce matin ici à Paris, à l’hôpital Saint-Louis », a notamment confié à l’AFP son épouse, Siré Keïta Sylla. Ben Sékou Sylla, 57 ans, était suivi à Paris depuis plusieurs mois. Il avait été hospitalisé en mars dans la capitale française, était revenu dans son pays pour le scrutin du 27 juin, avant d’être de nouveau transféré en France.
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), avait été condamné le 9 septembre dernier suite à une plainte déposée pour fraude électorale par le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) d’Alpha Condé. L’opposant historique sera confronté le 19 septembre, date prévue du second tour de l’historique présidentielle guinéenne, à Cellou Dallein Diallo, le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). Ben Sékou Sylla, tout comme le chargé de planification et suivi du processus électoral, El Hadj Boubacar Diallo, a été ainsi condamné à un an de prison ferme et à une amende de deux millions de francs guinéens. Ils devraient être également déchus de leurs droits civiques pendant deux ans.
Le second tour compromis ?
La Ceni a fait appel du jugement du tribunal de Conakry II et indiqué dans un communiqué daté du 13 septembre, publié sur son site, qu’«en attendant la réaction de l’instance sollicitée sur ce verdict, M. Ben Sékou Sylla et M. Boubacar Diallo continuent de travailler pour l’institution dans les règles de l’art et dans la stricte neutralité ». Et la Ceni précisait qu’en l’absence de son président pour cause de maladie, la présidence par intérim était assurée par Hadja Aminata Mame Camara, actuelle vice-présidente de la Ceni.
Le décès de Ben Sékou Diallo vient conforter les doutes sur la tenue du second tour des présidentielles. Ces derniers jours ont été marqués par des affrontements entre les partisans d’Alpha Condé et de Cellou Dallein Diallo. Ils ont fait au moins une cinquantaine de morts.