Les autorités guinéennes mènent une traque sans relâche pour retrouver le colonel Claude Pivi. Ce dernier s’est évadé en même temps que Dadis Camara, qui, lui, a déjà été arrêté et renvoyé en prison.
L’ancien chef de la junte guinéenne, Moussa Dadis Camara, s’était évadé de prison avec trois autres personnes. Une opération réalisée, samedi matin, par un commando lourdement armé. Seulement, l’ancien Président de Guinée a été repris et renvoyé à la prison centrale de Conakry. De même que deux autres évadés le même jour.
Le fils du colonel Pivi cerveau du commando ?
Il reste dans la nature le colonel Claude Pivi, dont le fils est le présumé cerveau du commando qui a libéré les prisonniers. Pour le gouvernement guinéen, cette évasion ne peut pas se faire sans l’aide de complices. « Ces personnes ont bénéficié d’un appui, de certaines complicités », a accusé le porte-parole du gouvernement guinéen, Ousmane Gaoual Diallo.
« Ce qui est clair, c’est qu’ils ont un lien avec la personne qui a dirigé le commando. C’est le fils d’un des accusés, le colonel Claude Pivi, qui a dirigé les opérations et qui est lui-même un militaire », enfonce le membre du gouvernement guinéen. Insistant que ce commandé s’est présenté à la prison bien préparé pour exécuter son coup de force.
« Enlever quelqu’un et l’emmener à moto ? »
Dadis Camara a laissé entendre qu’il a été sorti de la prison de force par le commando. Version rejetée par le ministre Diallo. « C’est difficile de dire qu’ils ont été enlevés. Ils n’étaient pas les seuls accusés de ce procès qui se trouvaient dans cette maison centrale. Pourquoi ce sont quatre personnes liées par l’accusation qui sont parties ? », se demande le ministre sur France 24.
Et l’officiel de préciser : « Ces quatre personnes sont parties, c’est vrai, ils sont sortis et certains d’entre eux ont été retrouvés à 26 km de la prison et d’autres à 17 km. Deux personnes se sont déplacées à moto ». M. Diallo de s’interroger : « Est-ce qu’on peut enlever quelqu’un et l’emmener à moto ? ». La réponse, selon lui, coule de source. « C’est difficile sans la volonté de la personne », lance-t-il.
Regarder en face l’histoire tragique de la Guinée
Le capitaine Moussa Dadis Camara est emprisonné dans le cadre du procès du massacre du 28-Septembre. Lui et ses compagnons sont accusés de meurtres, de violences sexuelles, d’actes de torture et d’enlèvements. Ils encourent tous la prison à vie, au cas où ils sont reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés. Ils ont tous plaidé non coupable pour l’ensemble de ces chefs d’accusation.
Leur procès est très attendu en Guinée, pour que « les Guinéens puissent regarder en face l’histoire tragique de leur pays », insiste Ousmane Gaoual Diallo. « Le procès doit pouvoir se poursuivre tranquillement. Et c’est pour cela qu’il est important que la sécurité soit renforcée et que les dispositions prises par les autorités soient rassurantes et garantissent un procès équitable, transparent », a déclaré le ministre.
