En Guinée, sur la base des résultats provisoires portant sur 92 % des électeurs inscrits, la Commission électorale a annoncé la réélection du Président sortant Alpha Condé, vendredi soir. L’opposition menace.
La victoire du Président sortant de la Guinée est quasiment acquise. En ce sens que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé la réélection d’Alpha Condé, vendredi soir, sur la base des résultats provisoires portant sur 92% des électeurs inscrits. De son côté, l’opposition menace, outre de déposer des recours auprès des juridictions compétentes, de descendre dans la rue.
Alpha Condé obtenait ainsi près de 2,2 millions de voix sur environ 92% des six millions d’électeurs guinéens inscrits, selon les derniers résultats provisoires du premier tour, proclamés par la Commission électorale nationale indépendante. Ce qui lui assure une majorité absolue, compte tenu du taux de participation (66%). Même si seuls les résultats de Ratoma, la commune la plus peuplée de Conakry qui renferme les banlieues favorables à l’opposition, ainsi que ceux du consulat de Guinée à New York, restaient à annoncer, les jeux semblent avoir été faits.
Cellou Dalein Diallo, chef de l’opposition guinéenne, qui se retrouve avec un peu plus d’un million de voix, arrive loin derrière Alpha Condé, même s’il a un bonne longueur d’avance sur les six autres candidats. Ayant fustigé la « mascarade électorale », le patron de l’opposition dénonce les taux de participation d’environ 90% annoncés dans les bastions électoraux du Président sortant, fruit de « l’assouplissement par la CENI des règles de vote pendant le scrutin, ainsi que des inégalités géographiques dans la distribution des cartes d’électeur ».
Pour Cellou Dalein Diallo qui n’exclut pas un recours devant la Cour constitutionnelle, « lorsque dans une élection, le président de la commission électorale décide que tout détenteur de carte électorale peut voter, avec ou sans enveloppe, en violation du Code électoral, une telle décision met en évidence le caractère illégal dans lequel l’élection a eu lieu ». Il ajoute que l’opposition « se réserve le droit d’utiliser tous les recours légaux, donc y compris les manifestations pacifiques ».
De son côté, la communauté internationale appelle au calme et à la retenue et demande aux différentes parties de passer par les voies légales en cas de contestation du scrutin ou de ses résultats.