Les partisans d’Alpha Condé ont organisé samedi dernier une manifestation à l’esplanade du Palais du peuple pour réclamer l’organisation rapide des élections législatives. Au même moment, l’opposition entend redescendre dans la rue pour exiger la mise en place d’un véritable cadre de dialogue.
(De notre correspondant à Conakry)
La Guinée est dans l’impasse. Depuis une semaine, les partisans du président Alpha Condé multiplient les manifestations à l’intérieur du pays (Siguiri, Faranah, N’zérékoré) et maintenant à Conakry, la capitale, pour réclamer l’organisation rapide des élections législatives. Au même moment, l’opposition appelle ses militants à redescendre dans la rue pour exiger la mise en place d’un véritable cadre de dialogue sur les modalités de l’organisation des élections législatives libres et transparentes.
« L’opposition radicale utilise Waymark et le vote de Guinéens de l’étranger comme problématiques pour faire la diversion », regrette Nanténin Chérif, coordinatrice du RPG-Arc-en-ciel, l’Alliance politique qui soutient les actions du pouvoir. Et d’ajouter : « Il est désormais clair pour le Guinéen lambda que le deuxième sous-ensemble actuel est de repousser régulièrement l’organisation des élections législatives afin de précipiter notre pays, par l’usage de la violence, dans une guerre civile ».
Par ailleurs, l’opposition guinéenne, regroupée au sein du collectif de l’ADP, du CDR et du FDP, a appellé vendredi dernier au cours d’une conférence de presse ses militants et sympathisants à redescendre dans la rue le lundi 8 avril prochain. Ainsi que l’organisation d’une journée ville morte mardi à Conakry. Elle veut à travers cette manifestation dénoncer le manque de discussion avec le gouvernement.
« Nous avons l’impression que le gouvernement ne veut pas dialoguer avec nous. Sinon comment comprenez-vous que le gouvernement puisse piétiner toutes les décisions qui ont été prises lors de la première rencontre de ce dialogue. Nous comprenons finalement que le gouvernement a accepté d’instaurer ce cadre juste pour montrer à la communauté nationale et internationale qu’il était prêt à dialoguer avec son opposition. Mais en réalité, il ne veut pas du tout dialoguer. Pour Preuve, au moment où nous vous parlons, la CENI (la commission électorale) continue tranquillement son opération de recensement sur le terrain », regrette le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla. Et d’ajouter : « Seules les manifestations peuvent dérouter ce gouvernement. Par conséquent, nous avons décidé de reprendre nos séries de manifestations qui débuteront le 8 avril 2013 à Conakry. Et, le 9 avril sera une journée ville morte sur toute l’étendue du territoire national ».
Depuis deux ans, la Guinée n’arrive pas à se doter d’une Assemblée nationale. Les acteurs politiques n’arrivent pas à s’entendre sur les modalités de l’organisation des élections législatives. Les opposants réclament, avant de participer à ces élections, le vote des Guinéens de l’étranger et le renvoi de l’opérateur de saisie de la liste électorale, la société sud-africaine, Waymark.