
Cela fait un mois que les autorités ont arrêté et condamné le président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), Aliou Bah, à deux ans de prison ferme pour « délit et diffamation » envers le président de la transition guinéenne, Mamadi Doumbouya. Par conséquent, cette décision a immédiatement suscité une vive indignation au sein de la classe politique et de la société civile. Ces dernières dénoncent, d’une part, une instrumentalisation de la justice et, d’autre part, une atteinte flagrante à la liberté d’expression.
En réponse à cette situation, les avocats d’Aliou Bah ont fait appel, lançant ainsi une bataille judiciaire qui, selon certains observateurs, pourrait redéfinir les limites des droits fondamentaux en Guinée.
Une arrestation controversée
Tout d’abord, les forces de sécurité ont procédé à l’arrestation d’Aliou Bah le 26 décembre 2024, à la frontière entre la Guinée et la Sierra Leone. Par la suite, il a été transféré à la Direction centrale des enquêtes judiciaires de la Gendarmerie. Cependant, selon ses avocats, cette arrestation a été effectuée en dehors des procédures légales établies. Le tribunal de première instance de Kaloum a prononcé, le 7 janvier 2025, une condamnation de deux ans de prison ferme pour ses propos critiques envers le président de la transition. De plus, ses avocats ont qualifié cette décision de manœuvre politique visant à museler une voix dissidente.
Une mobilisation pour la liberté
Face à ce qu’ils considèrent comme une « injustice flagrante », les membres du MoDeL ont choisi de ne pas rester inactifs. Le 25 janvier, ils ont organisé un sit-in au siège du parti à Nongo. À cette occasion, militants, représentants d’autres partis politiques, familles de détenus et acteurs de la société civile se sont réunis dans un même élan. Ils ont exigé, d’un côté, la libération immédiate d’Aliou Bah et, de l’autre, dénoncé l’instrumentalisation de la justice par le régime en place. Cette mobilisation expose un mécontentement grandissant au sein de la population.
L’espoir placé dans l’appel
Dans ce contexte tendu, l’appel déposé par les avocats d’Aliou Bah représente un véritable espoir pour ses partisans. Désormais, la cour d’appel dispose d’un délai de trois mois pour examiner le dossier. D’après Me Pépé Antoine Lamah, avocat d’Aliou Bah, cette instance judiciaire détient une opportunité importante pour réparer ce qui est perçu comme une injustice. Ainsi, cette décision à venir sera scrutée avec attention, car elle pourrait bien transformer la manière dont la justice guinéenne est perçue.
Une lutte qui dépasse Aliou Bah
Enfin, le cas d’Aliou Bah s’inscrit dans un contexte plus large de répression politique en Guinée. Aux côtés de son parti, de nombreux acteurs politiques et civils réclament également la libération d’autres détenus politiques. Il s’agit notamment de Foniké Mènguè et du journaliste Habib Marouane. Cette mobilisation collective démontre un profond désir de changement. Elle traduit également une quête de justice. Ces aspirations émergent dans un contexte où les libertés fondamentales semblent de plus en plus menacées.