Le virus Ebola fait ses premières victimes judiciaires. En effet, trente six personnes ont été condamnées en Guinée pour coups et blessures à l’encontre de responsables d’Ebola.
Entraver une mission de lutte contre Ebola équivaut à une peine de prison en Guinée. Selon une source judiciaire, trente six personnes ont été condamnées, dont 14 à un an de prison ferme, pour coups et blessures contre une mission de lutte contre Ebola conduite par des responsables guinéens et Médecins sans frontières.
Les autres prévenus ont été condamnés à « des peines assortis de sursis » ainsi qu’à six mois de prison ferme, selon Mamadou Lébéré Baldé, juge de la région de Forécariah, au sud de Conakry, lieu où se sont déroulés les faits. Dans cette affaire, 58 personnes avaient été arrêtées puis 22 avaient ensuite été libérées faute de preuve.
L’équipe de lutte anti-Ebola a été attaquée alors qu’elle était en campagne de sensibilisation contre le virus Ebola dans plusieurs villages dans la région de Forécariah. Les prévenus avaient été interpellés entre le 6 et le 8 janvier dernier pour « coups et blessures volontaires, destruction d’édifices publiques et privés, injures publiques et menaces de rébellion », après s’être opposés, à coups de cailloux, de bâtons et de machettes, à une équipe conduite par des responsables guinéens et de MSF, faisant plusieurs blessés, selon Vision Guinée.
La lutte contre Ebola peine à se faire dans certaines régions en Guinée où les populations sont récalcitrantes face aux mesures sanitaires instaurées pour lutter contre le virus. Un fait similaire s’est produit en septembre 2014, dans la localité de Womey où huit membres d’une équipe de campagne anti-Ebola ont été tués par des habitants qui ne croyaient pas en l’existence du virus Ebola.