Les affrontements intercommunautaires se poursuivent à N’zérékoré, dans le sud de la Guinée, entre les Guerzé et les Koniaké. Le bilan provisoire fait état de onze morts, plusieurs blessés et des dégâts matériels importants.
(De notre correspondant à Conakry)
La situation est toujours tendue ce mardi à N’zérékoré. Les Guerzé et les Koniaké s’affrontent depuis ce lundi à coup de fusils traditionnels et d’armes blanches, notamment des machettes. Les gourdins ne sont pas en reste, indique une source basée sur place. La situation a dégénéré lundi, suite à la mort d’un présumé voleur (Koniaké) qui a été tué par un vigile (Guerzé), en charge de la sécurité d’une station service, dans la localité de Koulé, à 40 Km du chef lieu de région, N’zérékoré.
Les forces de sécurité déployées dans les différents quartiers sont débordées par les deux protagonistes. « La population est condamnée à rester à la maison », ajoute un habitant de la localité. Des sources hospitalières et des journalistes contactés sur place font état de onze morts et de plusieurs blessés graves. Ils signalent également que des domiciles privés ont été brûlés. « Ce qui se passe actuellement à N’zérékoré est du jamais vu. Les Guerzé et les Koniaké s’affrontent toujours. La situation est vraiment tendue », indique-t-on.
Les mêmes sources contactées par Afrik.com indiquent que des églises et des mosquées ont été incendiées. La veille, le gouvernement a dépêché le ministre chargé de la Sécurité présidentielle, Claude Pivi, originaire de N’zérékoré, pour ramener le calme dans la localité. Dans la nuit du lundi, les autorités locales ont instauré un couvre-feu mais tout cela est resté vain.
Emeutes contre les coupures de courant
Comme le dit l’adage : « un malheur ne vient jamais seul ». Au moment où N’zérékoré est en proie à la violence, des émeutes contre les coupures de courant sont signalés dans certains quartiers de Conakry. En effet, les jeunes de Nongo et Lambandji manifestent depuis lundi pour réclamer l’électricité. Ce mardi matin, ils ont barré la route en brûlant des pneus. Ils scandaient des slogans hostiles à la société guinéenne de l’électricité (EDG). Le ministre de la Sécurité et de la protection ainsi que le gouverneur de la ville de Conakry ont tenté de calmer les jeunes manifestants, en vain.