Guerre et paix


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Laurent Gbagbo
Laurent Gbagbo

Le second acte des négociations entre le gouvernement et les rebelles ivoiriens commence ce lundi à Lomé. Les deux parties sont très sceptiques, méfiantes. Le Nigeria a décidé de ne pas participer à la force d’interposition.

Les négociations entre le gouvernement ivoirien et les militaires entrés en rébellion contre le régime de Laurent Gbagbo risquent d’être très ardues. Le second acte de ces négociations est marqué par la méfiance. Les deux parties durcissent leurs positions et s’acheminent vers un échec prononcé. Les rebelles, emmenés par Guillaume Soro, Secrétaire-général du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), l’aile politique de la rébellion, exigent le départ du président Laurent Gbagbo et excluent tout désarmement avant le retour de la paix. Ils demandent aussi une nouvelle Constitution et des élections anticipées. C’est le retour à la case départ. Avant les premières négociations de Lomé. Pour sa part, le gouvernement ivoirien accepte d’étudier la réintégration des insurgés dans son armée ainsi que leur amnistie. Mais ne cache pas sa méfiance envers les rebelles.

Négociations dans la méfiance

La crise prend une nouvelle dimension politique avec l’exigence du départ de Laurent Gbagbo de la présidence. « Il s’agit d’une insupportable provocation. Ces exigences visent en réalité à précipiter l’échec des négociations. Le dialogue entamé à Lomé requiert des deux parties sérénité, respect mutuel et esprit de responsabilité. Les rebelles armés ne doivent pas céder à la nervosité et à la pression exercée par leurs commanditaires tapis dans l’ombre », note Alain Toussaint, conseiller du président ivoirien.

Les deux parties surenchérissent à la veille des négociations cruciales. La rébellion passe carrément aux menaces militaires. « Si Gbagbo viole le cessez-le-feu, nous avons les moyens de riposter, si le président ivoirien abuse du cessez-le-feu, nous irons jusqu’à Abidjan. D’ailleurs, sans la présence des Français, nous serions déjà là-bas », s’irrite Guillaume Soro. La force d’interposition de l’Afrique de l’Ouest, qui devait remplacer les troupes françaises, est plus que jamais compromise. Le Nigeria, principale puissance régionale, a décidé de ne pas envoyer de militaires en Côte d’Ivoire.

Ce week-end, gouvernement et rébellion se sont confrontés via des manifestations publiques. Les insurgés ont rassemblé 25 000 personnes à Bouaké contre le double à Abidjan en faveur du gouvernement.

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