L’invasion de l’Ukraine par la Russie impacte dangereusement les chaînes d’approvisionnements alimentaires mondiales. La production agricole de l’Ukraine jadis réservée au marché mondial devrait être réduite de moitié, poussant la FAO à appeler à une action humanitaire ciblée pour sauver des vies.
La tension alimentaire mondiale pourrait atteindre des niveaux jamais égalés, avec notamment les conséquences de la crise en Ukraine déclenchée par l’invasion russe. Les conséquences de ce conflit sur les chaînes d’approvisionnements alimentaires mondiales sont catastrophiques, avec des prévisions de réduction de moitié de la production agricole de l’Ukraine destinée au marché mondial. A elle seule, l’Ukraine couvrait 11% des besoins en blé dans le monde, avant la guerre. Un apport non négligeable.
Outre le blé, 15% de l’orge consommée dans le monde, 17% du maïs et 46% des graines de tournesol et de carthame provenaient de ce pays attaqué par la Russie. Une guerre, qui dure depuis plus de deux mois et qui a fini de mettre l’agriculture ukrainienne à genoux, puisqu’il est fait état de quelque 30% des terres du pays impraticables pour l’agriculture. Ces sols cultivables sont soit occupés, dangereux ou trop endommagés, relève l’ONU.
A cela s’ajoute une pénurie mondiale d’engrais, qui menace de réduire les récoltes. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui alerte en outre contre une sécheresse, appelle à mettre en place une action humanitaire ciblée. Cela est d’autant plus «nécessaire» que la FAO appelle à œuvrer «de toute urgence pour sauver des vies», appelant à déployer des «moyens de subsistance» pour faire face à la plus grave crise alimentaire de l’histoire».
La décision prise par l’Inde de suspendre les exportations de blé pour «assurer la sécurité alimentaire nationale», après une perte de plus de 15% de la récolte du fait d’une vague de chaleur, rend la situation encore plus critique. Surtout que les prévisions tablaient sur un accompagnement de la production indienne de blé pour combler le déficit causé par la chute des exportations ukrainiennes.
Alors que des pays comme le Brésil auraient pu aider dans l’approvisionnement mondiale en céréales, la chute drastique des importations d’engrais en provenance de Russie a fini de changer la donne. Les agriculteurs brésiliens étant attendus pour produire beaucoup moins que les années précédentes. Une situation qui a fait que les prix des denrées alimentaires sont déjà en hausse en Europe, en Asie comme dans la plupart des pays en Afrique. Le monde se dirige inéluctablement vers une crise alimentaire sans précédent.
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