Les autorités belges ont vigoureusement réagi à la sortie du Directeur général de l’OMS qui déplorait que l’attention apportée au conflit en Ukraine était différente de l’intérêt porté aux crises ailleurs dans le monde, notamment en Afrique.
La sortie de Tedros Adhanom Ghebreyesus, en lien avec le conflit ukrainien, n’a pas été du goût des autorités belges. « Il me faut être direct et honnête, le monde ne traite pas la race humaine de la même façon… Ne prête pas la même attention aux vies des Noirs et des Blancs… Et quand je dis cela, cela me fait de la peine », a pesté, mercredi 13 avril 2022, le Directeur général de l’OMS.
Reconnaissant que « toute l’attention portée à l’Ukraine est très importante bien sûr, parce que cela a un impact sur le monde entier », Tedros Adhanom Ghebreyesus déplore toutefois que « pas même une fraction n’est donnée au Tigré, au Yémen, l’Afghanistan, la Syrie et tout le reste ». Sortie que la Belgique n’a pas appréciée.
En effet, ce jeudi 14 avril, le secrétaire d’État belge à l’Asile et à la Migration, Sammy Mahdi, a été très acerbe envers le DG de l’OMS, lui conseillant, « à l’avenir », de s’en « tenir aux questions de santé publique ». Selon cet officiel belge, « la guerre en Ukraine reçoit autant d’attention dans l’Union Européenne que le Yémen en reçoit, par exemple, au Moyen-Orient. Tout est une question de proximité, cela n’a rien à voir avec la couleur de peau ».
Déplorant que « faire de telles déclarations qui divisent dans le contexte actuel n’est pas acceptable », M. Mahdi recadre que la guerre en Syrie a bénéficié d’une attention importante de l’OTAN et de l’Union Européenne, admettant en outre que la guerre au Mali échappait aux médias occidentaux. Ce qui, selon le secrétaire d’État, s’explique par la différence d’ampleur des guerres.
Une réponse musclée du secrétaire d’État belge à l’Asile et à la Migration, qui a vu sa politique d’accueil des Ukrainiens critiquée à plusieurs reprises. Il lui est en effet reproché d’être plus ouvert envers les réfugiés ukrainiens que ceux de beaucoup d’autres conflits.