Les populations du Tigré pourront pousser un ouf de soulagement. Ce jeudi, le gouvernement fédéral a décrété une « trêve humanitaire illimitée » dans la guerre qui l’oppose au TPLF.
Le conflit entre les forces du Tigré et les troupes fédérales éthiopiennes tend peut-être progressivement vers sa fin. En tout cas, les populations civiles prises au piège depuis plusieurs mois dans la région septentrionale de l’Éthiopie peuvent se réjouir de la décision prise, ce jeudi 24 mars 2022, par le gouvernement d’Addis-Abeba. En effet, le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed vient de décréter une « trêve humanitaire illimitée ». L’objectif visé par le gouvernement éthiopien en décrétant cette trêve devenue « effective immédiatement » est de faciliter « la libre circulation de l’aide humanitaire, vers ceux ayant besoin d’assistance ».
En effet, depuis plusieurs mois, les organismes de défense des droits humains n’ont cessé de dénoncer le drame humanitaire qui se joue dans le Nord de l’Éthiopie où les populations coupées du monde sont en proie à la famine et n’ont pas accès à des soins de santé adéquats. Le lundi 7 mars 2022, la Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, s’exprimait encore à ce sujet : « Les hostilités et l’insécurité continuent de bloquer l’acheminement des fournitures humanitaires dans le Tigré par la route Semera-Abala-Mekele, qui n’est plus accessible depuis le 15 décembre dernier », avait-elle déclaré.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) estime, pour sa part, à plus de neuf millions le nombre de personnes ayant besoin d’aide alimentaire dans le nord de l’Éthiopie, du fait du conflit qui a également fait plus de 400 000 déplacés au Tigré. S’il fait preuve de bonne volonté et « espère que cette trêve améliorera considérablement la situation humanitaire sur le terrain et ouvrira la voie à la résolution du conflit dans le nord de l’Éthiopie, sans bain de sang supplémentaire », comme l’indique son communiqué, le gouvernement est conscient que son engagement « ne pourra avoir l’effet désiré d’améliorer la situation humanitaire sur le terrain que si l’autre partie en fait autant ». Il invite, par conséquent, les troupes du TPLF à « s’abstenir de tout nouvel acte d’agression et à se retirer des zones qu’ils occupent dans les régions voisines du Tigré ».