Guerre au Soudan : plus de 780 civils massacrés à El-Fasher selon l’ONU


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Soldats de l'armée soudanaise
Soldats de l'armée soudanaise

El-Fasher est le théâtre d’un massacre tragique. Plus de 780 civils ont été tués depuis mai 2024, alors que le siège des FSR s’intensifie, reflétant l’horreur de la guerre au Soudan.

El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, est devenue le théâtre d’un drame humanitaire sans précédent. Plus de 780 civils ont été tués et des milliers de blessés dans une série d’attaques brutales menées par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Ce siège, qui dure depuis mai 2024, symbolise les violences qui ravagent le Soudan depuis plus d’un an.

Un siège meurtrier et des populations prises au piège

Depuis mai 2024, El-Fasher est encerclée par les FSR, sous les ordres du général Mohamed Hamdan Dagalo, alias Hemedti. Les civils, déjà fragilisés par une crise humanitaire profonde, subissent des attaques incessantes visant des zones résidentielles, des camps de déplacés et même des structures médicales, comme l’hôpital principal de la ville.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a déclaré cette situation en soulignant que « le siège permanent d’El-Fasher et les combats incessants dévastateurs quotidiens des vies à grande échelle ».

Le bombardement du Programme alimentaire mondial

Les violences ne se limitent pas au Darfour. Dans l’État du Nil Bleu, un bureau du Programme alimentaire mondial (PAM) a été ciblé par un bombardement aérien, tuant trois employés de l’agence onusienne. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, s’est dit « scandalisé » par cette attaque, tandis que Cindy McCain, directrice du PAM, a exigé une enquête approfondie.

Ce drame illustre la complexité de ce conflit, où les acteurs en présence – l’armée soudanaise dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan et les FSR – sont tous deux accusés de cibler sélectivement les civils et les infrastructures humanitaires.

El-Fasher : une ville clé dans une guerre fratricide

Depuis le début des affrontements en avril 2023, El-Fasher est devenu un enjeu stratégique. En s’emparant de cette ville, les FSR cherchent à éloger l’armée soudanaise de l’un de ses derniers bastions au Darfour. Cependant, le coût humain de cette lutte pour le pouvoir est exorbitant : des dizaines de milliers de morts et plus de 11 millions de déplacés, selon les estimations de l’ONU.

Le silence international face à une tragédie en cours

Alors que les témoignages de violations des droits humains se multiplient, la communauté internationale reste en grande partie spectatrice. Les efforts de médiation peinent à aboutir, tandis que les civils payaient le prix fort de cette guerre fratricide.

Les appels à un cessez-le-feu et à des enquêtes sur les atrocités commises, comme celle du PAM, restent sans réponse. Pendant ce temps, le Soudan continue de s’assombrir dans une spirale de violence, laissant une population désespérée face à l’incertitude de son avenir.

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