Gao a connu jeudi des heures chaudes. La plus grand ville du Nord-Mali a été à nouveau sous le feu des jihadistes maliens. Une quarantaine des hommes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ont réussi à s’infiltrer dans le centre-ville. Affrontant violemment les troupes maliennes et leurs alliés français et africains. Le Mujao a par ailleurs revendiqué l’attentat suicide qui a fait deux morts a Kidal.
(De notre correspondant)
Les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) reviennent à la charge. Cela environ une dizaine de jours, après des bombardements français visant le commissariat central de Gao, où des islamistes armés s’étaient retranchés, et qui ont entrainé de véritables combats de rue. Les fondamentalistes musulmans ont attaqué jeudi matin la mairie et le Palais de justice de Gao. Ce qui a provoqué des explosions et des échanges de coups de feu nourris de plusieurs heures entre les soldats maliens et des islamistes présumés. Des dégâts matériels importants ont été occasionnés par les combats. Une partie du marché de Gao a brulé ainsi que le Palais de justice de la ville. Au moins cinq islamistes ont été tués selon le ministère français de la Défense.
Des hommes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest ont réussi à pénétrer dans la ville en traversant le fleuve Niger à bord de pirogues. Le Mujao a affirmé avoir envoyé ces combattants dans la cité des Askia, a choisi la stratégie de guérilla urbaine et d’attentats-suicides pour harceler les soldats maliens et leurs alliés français et africains. D’ailleurs à Kidal, jeudi matin, un véhicule noir a explosé à environ 500 mètres du camp militaire français et tchadien. Un jihadiste kamikaze qui n’a pas réussi à atteindre sa cible a fait exploser sa charge, tuant deux personnes.
Face à cette insécurité à Gao, les forces africaines au Mali pourraient finalement atteindre 10.000 hommes au lieu de 3.300 initialement prévus. C’est l’une des recommandations issues de la réunion extraordinaire du comité des chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), jeudi à Bamako. Pour Pierre Buyoya, ancien président du Burundi, représentant de l’Union Africaine au Mali et dans le Sahel, l’évolution des données sur le terrain exige des réponses nouvelles.