La guerre à l’illettrisme au Burkina Faso a commencé. Des initiatives aussi louables les unes que les autres se multiplient. Sur Internet, les sites vitrines sollicitent vos dons. Mais attention, les enfants burkinabé sont entre de nombreuses mains.
Le Burkina Faso : 80% d’analphabètes, 13% d’enfants scolarisés et des difficultés au jour le jour pour assurer la vie. Pourtant, une classe, quelques crayons et des livres, cela ne coûte pas très cher. Le pays est si beau, les enfants burkinabé si mignons, que les aider fait envie. Les associations d’aide à l’éducation au Burkina l’ont bien compris, qui mettent en ligne des photos de sourires juvéniles et des dessins plein d’innocence. Envoyez vos dons !… oui, mais à qui ? Pour quoi ? Comment ?
Côté français
Edukafaso est un bon exemple d’initiative française. Première règle : aucune ingérence du point de vue de l’enseignement. » Nous ne sommes pas des missionnaires », revendique Anne-Marie Padeau, Présidente-fondatrice. L’action des bénévoles consiste à promouvoir et financer la construction d’écoles et de bibliothèques dans plusieurs villages. Des cantines gratuites sont également mises en place au sein des établissement. Le tour de ce site émeut les plus insensibles : extraits de correspondance entre petits Français et petits Burkinabés, dessins chatoyants, souci éthique et générosité.
Mais le problème, comme le note le père Maurice Oudet sur le site d’abcburkina, est que » si à l’école primaire les cours ont lieu en français, l’alphabétisation des adultes se fait le plus souvent dans la langue des élèves « . Or, cette alphabétisation en langue vernaculaire n’est pas prise en charge par le gouvernement. Avec soixante-huit ethnies, le Burkina multiplie les dialectes. Et que donner à lire aux Burkinabé ? Le français a beau être la langue écrite officielle, la verve proustienne ou la prose balzacienne s’assimilent à de la science-fiction au pays des hommes intègres… Pour promouvoir la littérature burkinabé, Maurice Oudet a donc créé une petite maison d’édition. A voir.
Côté Burkina
LE site modèle côté Burkina, c’est un projet pour Réo. Réo, chef-lieu de la Province du Sanguié, est un village très animé. Petite galerie de portraits de ceux qui travaillent pour les autres : membres de l’association des baptistes, de l’association aux enfants démunis, de la Direction Pédagogique de l’Alphabétisation, de l’association des femmes… L’objectif de ce groupement, à l’initiative de deux Français, se limite à fournir du matériel. Il propose également aux enseignants ou aux bénévoles qui le souhaiteraient de les encadrer dans leur voyage au Burkina. Peut-être que les petits Blancs aussi ont des choses à apprendre ?
Ils ont beau ne pas savoir écrire, on dit, au Burkina, que lorsqu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui prend feu…