La guerre qui déchire l’est de la RDC préoccupe de plus en plus sur le plan international. À la suite des États-Unis, qui ont demandé une prolongation de la trêve, l’Union européenne, elle, souhaite un cessez-le-feu permanent.
Les États-Unis ont récemment demandé une prolongation de la trêve humanitaire qu’ils ont suscitée dans le cadre de la guerre à l’est de la RDC. Cette demande américaine a été saluée par l’Union européenne, qui a d’ailleurs émis un souhait : « L’engagement continu des parties devrait conduire à un cessez-le-feu permanent et permettre de construire une solution politique durable dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi », a laissé entendre, jeudi, la porte-parole de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Nabila Massrali.
Privilégier le règlement diplomatique du conflit
Les principaux acteurs internationaux impliqués dans le conflit à l’est de la RDC veulent œuvrer pour son règlement pacifique. C’est la position affichée par les États-Unis et l’Union européenne depuis plusieurs mois pour éviter un affrontement direct entre la RDC et le Rwanda, soutien du M23. Une position que semblent partager les autorités congolaises pour qui la guerre avec les voisins rwandais ne devrait être que la toute dernière option. C’est ce que traduisent les propos tenus récemment sur France24 par le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya : « Notre armée monte en puissance et il y a des forces, notamment celles de la SADC qui sont en train de finaliser leur déploiement. Le moment venu, il y aura une réponse militaire dans l’hypothèse où le Rwanda ne voudra pas entendre la voix de la raison ».
Dans le cadre de la recherche d’une solution pacifique à cette crise, qui risque d’embraser toute la sous-région, l’option de la rencontre entre le Président Tshisekedi et son homologue rwandais, mise sur la table par le médiateur angolais, João Lourenço, pourrait faire bouger sensiblement les lignes. Mais pour l’heure, les choses n’en sont pas encore là.
Des populations en souffrance
Un règlement pacifique de ce conflit serait la meilleure option pour mettre un terme à la souffrance des populations des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Sur ce point, les chiffres sont alarmants. On dénombre pas moins de 3 millions de déplacés dans la seule province du Nord-Kivu. Lorsqu’on ajoute les provinces de l’Ituri et du Sud-Kivu, ce chiffre bondit à 5,7 millions, selon des estimations faites en mars dernier par le porte-parole du HCR, Matthew Saltmarsh, au cours d’une conférence de presse à Genève.
Ces déplacés vivent pour la plupart dans des camps de réfugiés où ils manquent de tout et sont exposés aux intempéries et même à des viols impliquant parfois des militaires censés les protéger. En avril dernier, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a visité le camp de réfugiés de Bulengo dans la ville de Goma (province du Nord-Kivu) où il a pu constater de visu la souffrance des populations qui vivent dans ce camp. D’où cet appel solennel de l’avocat autrichien : « Je suis venu pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la tragédie qui se déroule ici ».