La nouvelle dynamique imprimée par l’armée congolaise depuis la nomination de nouveaux responsables par le Président Tshisekedi continue de se faire ressentir sur le terrain des opérations à l’Est de la RDC. À l’occasion du conseil extraordinaire des ministres tenu ce mercredi, le vice-premier ministre, ministre de la Défense nationale, Guy Kabombo Muadiamvita, a présenté un tableau satisfaisant des avancées militaires congolaises sur le terrain. Des avancées notées depuis le remaniement militaire effectué par le Président Félix Tshisekedi.
Le changement de responsables à la tête des principales composantes de l’armée congolaise porte des fruits. Quelques jours seulement après la nomination des nouvelles autorités militaires, un changement de stratégie des FARDC face aux rebelles du M23 s’est rapidement fait ressentir avec plusieurs coups d’arrêt marqués par l’armée congolaise aux troupes rebelles. Le M23 qui, il y a quelques semaines encore, enfonçait les lignes des FARDC qui fondaient devant les rebelles comme du beurre au soleil, se trouve désormais face à une armée capable de lancer des offensives et de contrer son avancée.
De nouvelles reconquêtes territoriales annoncées par le ministre de la Défense nationale
Ce mercredi 15 janvier 2024, à l’occasion du conseil extraordinaire des ministres, le vice-premier ministre, ministre de la Défense nationale, Guy Kabombo Muadiamvita, a présenté un point des opérations et des succès engrangés par les FARDC sur le terrain face aux rebelles. Tout en louant la vaillance et la bravoure des soldats congolais, Guy Kabombo Muadiamvita a évoqué la récupération de plusieurs localités « d’importance stratégique » ainsi que « des pertes en vies humaines dans les rangs des militaires de l’armée rwandaise ». Dans le détail, en termes de reconquêtes territoriales, la cité frontalière Ishasha, Irambi, Kirumba, Kaina et la cité de Luofu, toutes situées dans la province du Nord-Kivu ont été reprises par les FARDC. Dans la même province, les affrontements se poursuivent dans les territoires de Masisi, Walikale et de Nyirangongo où l’armée et ses soutiens contiennent l’avancée des forces rebelles.
Des localités du Sud-Kivu ont également été arrachées de l’emprise des groupes rebelles qui les contrôlaient. Il s’agit par exemple de Lumbishi, Ruzintaka, Kamatale et Kabiyi dont les FARDC ont repris le contrôle le 12 janvier. Le vice-premier a également indiqué que les FARDC sont en alerte maximale en Ituri où la traque contre les miliciens CODECO, ADF et autres se poursuit. Même à l’ouest du pays, « les actions militaires se poursuivent dans le cadre de l’opération Ngemba pour mettre fin à l’activisme de Mobondo dans le triangle Kongo Central – Kinshasa – Grand Bandundu », a précisé le ministre.
Au total, à en croire Guy Kabombo Muadiamvita, des actions d’envergure se déploient sur toute l’étendue du territoire national pour « restaurer la sécurité, récupérer les zones perdues et rétablir l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo ».
L’ancien commandement, le problème ?
Avec la nouvelle stratégie déployée sur les terrains d’opération par les FARDC et qui, visiblement, porte des fruits, l’on est en droit de se poser des questions. En effet, il a suffi que le Président Félix Tshisekedi nomme un nouveau commandement militaire, quelques jours après l’annulation de la rencontre de Luanda, pour que l’armée qui semblait très molle face aux groupes rebelles, notamment le M23, devienne offensive et prompte à attaquer. En effet, le lieutenant-général, Jules Banza Mwilambwe, a pris la tête de l’armée à la place du général Christian Tshiwewe Songesha qui quitte ainsi son poste de chef d’état-major général pour celui de conseiller militaire du président de la République.
Le commandement de la troisième zone de défense incluant le Nord-Kivu passe des mains du lieutenant-général Mbangu Mashita, affecté à la base militaire de Kitona, à celles du lieutenant-général Pacifique Masunzu. Le général-major Makombo Muinaminayi Jean-Roger est désormais responsable des renseignements militaires en remplacement du général-major Christian Ndaywel, etc..
Ce changement des responsables a induit un changement tactique qui donne un nouveau visage aux FARDC sur les terrains d’opération face aux rebelles. On croirait à une renaissance de l’armée congolaise. C’est à se demander si l’ancien commandement militaire n’était pas le véritable problème.