Grippe A : la omra déconseillée aux musulmans de France


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En France, des représentants religieux ont « déconseillé », mardi, aux musulmans de se rendre cette année en Arabie Saoudite pour la omra (petit pèlerinage). Ils craignent l’extension de la pandémie de grippe A(H1N1). Si les avancées scientifiques ne sont pas probantes, le hadj pourrait également être menacé.

Les représentants officiels des musulmans de France ont « déconseillé », mardi, à leurs coreligionnaires de se rendre cette année en Arabie Saoudite pour la omra (petit pèlerinage) à l’occasion du Ramadhan face à l’extension de la pandémie de grippe A(H1N1). « Etant donné les risques sanitaires, nous déconseillons d’y aller », a déclaré à l’AFP Mohamed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui doit tenir en fin de semaine une réunion sur le sujet avec d’autres responsables de l’Islam de France.

Depuis le début de l’épidémie, 14 décès dus à la grippe A ont été répertoriés en Arabie Saoudite. L’Iran et la Tunisie ont annoncé, il y a quelques jours, avoir purement et simplement annulé cette année la omra, à l’occasion du Ramadhan qui devrait débuter en fin de semaine. Contrairement au grand pèlerinage (le hadj), qui dans la jurisprudence musulmane est une obligation pour tous les croyants qui en ont les capacités, l’omra « n’est pas une prescription religieuse, mais une recommandation », a expliqué Mohamed Moussaoui.

« Raison de plus, ajoute-t-il, pour remettre la omra à une année suivante s’il y a risque pour soi et les autres. D’autant qu’il n’y a pas encore de vaccins disponibles. » « Si aucun vaccin n’est trouvé », Mohamed Moussaoui déconseille également aux fidèles d’effectuer cette année le grand pèlerinage qui se déroulera deux mois et dix jours après la fin du Ramadhan, donc fin novembre.

Le hadj menacé ?

« Si le risque sanitaire est avéré, souligne-t-il, il est du devoir du musulman de remettre son pèlerinage à une autre année. » « En tout état de cause, ajoute-t-il, nous suivrons les consignes que les autorités donneront, le moment voulu. » Si les avancées scientifiques (vaccins) ne sont pas probantes, le hadj (grand pèlerinage) pourrait également être déconseillé. Le Quai d’Orsay avait indiqué, la semaine dernière, qu’ « en fonction de l’évolution du risque sanitaire, les autorités françaises prendraient, si nécessaire, en liaison avec nos partenaires saoudiens, les mesures adaptées pour garantir l’accomplissement du pèlerinage à La Mecque ». Un casse-tête en vue pour toutes les agences de voyages qui se partagent un marché estimé entre 25 000 et 30 000 pèlerins, qui partent chaque année de France pour accomplir le hadj à La Mecque.

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