Au Maroc, six nouveaux cas de grippe A(H1N1) ont été confirmés, lundi, et portent à 177 le nombre de personnes infectées par cette maladie sur le continent. En Afrique comme ailleurs de nouveaux cas apparaissent chaque jour, suscitant de vives inquiétudes au sein de la population. L’organisation mondiale de la santé (OMS) revient sur les symptômes et les traitements de cette infection.
La grippe A est causée par un nouveau virus A(H1N1) qui n’avait jamais circulé auparavant chez l’homme. Il se transmet d’homme à homme aussi facilement que celui de la grippe saisonnière normale, lorsque des personnes infectées toussent ou éternuent et que les gouttelettes infectées sont inhalées ou contaminent les mains ou des surfaces. Pour prévenir la propagation de la maladie, les personnes malades doivent se couvrir le nez et la bouche lorsqu’elles toussent ou éternuent, rester chez elles si elles ne se sentent pas bien, se laver les mains régulièrement et se tenir autant que possible à l’écart des personnes bien portantes. On n’a connaissance d’aucun cas d’infection humaine consécutive à une exposition à des porcs ou à d’autres animaux.
Quels sont les signes ou les symptômes d’infection ?
Les premiers signes de la grippe A(H1N1) sont de type grippal: fièvre, toux, maux de tête, douleurs musculaires et articulaires, maux de gorge et écoulements nasals, parfois accompagnés de vomissements ou de diarrhée.
Pourquoi est-on si préoccupé par l’éventualité de cette pandémie, alors que des centaines de milliers de personnes meurent chaque année des épidémies saisonnières ?
Les épidémies saisonnières de grippe se produisent chaque année et le virus change tous les ans, mais beaucoup de gens possèdent une certaine immunité contre le virus circulant, ce qui permet de limiter les infections. Pour éviter que les gens ne tombent malades et ne décèdent, certains pays utilisent également les vaccins contre la grippe saisonnière. Mais le virus grippal A(H1N1) est nouveau, la plupart des gens ne sont pas ou sont peu immunisés contre celui-ci et il pourrait donc provoquer davantage d’infections que la grippe saisonnière. L’OMS collabore étroitement avec l’industrie pour accélérer la mise au point d’un vaccin sûr et efficace mais il faudra attendre quelques mois avant que celui-ci soit disponible.
La nouvelle grippe A(H1N1) semble aussi contagieuse que la grippe saisonnière et le virus se propage rapidement, notamment chez les jeunes (de 10 à 45 ans). Les manifestations de la maladie peuvent aller de symptômes très bénins jusqu’à des affections graves pouvant entraîner la mort. La majorité des personnes qui contractent le virus sont atteintes de la forme bénigne de la maladie et guérissent sans traitement antiviral ni soins médicaux. Parmi les cas plus graves, plus de la moitié des personnes hospitalisées souffraient de pathologies sous-jacentes ou avaient un système immunitaire affaibli.
Quand faut-il consulter un médecin ?
Il faut consulter un médecin en cas de difficultés respiratoires ou si la fièvre persiste plus de trois jours. Les parents doivent consulter un médecin si leur enfant respire rapidement ou difficilement, s’il a de la fièvre de façon constante ou s’il a des convulsions. Dans la plupart des cas, il suffit que le malade reste chez lui, se repose, boive beaucoup de liquide et prenne un antalgique pour soulager les douleurs (chez l’enfant et le jeune adulte, il faut utiliser un antalgique sans aspirine en raison du risque de syndrome de Reye.)
À quelles fins peut-on utiliser des médicaments antiviraux contre la grippe A(H1N1)?
Jusqu’à présent, la plupart des personnes qui avaient contracté le nouveau virus A(H1N1) ont présenté des symptômes de type grippal et se sont rétablies sans traitement antiviral. Les antiviraux peuvent atténuer les symptômes et réduire la durée de la maladie, tout comme pour la grippe saisonnière. Ils peuvent aussi contribuer à prévenir la survenue d’une forme grave ou d’un décès. Les tests pratiqués sur les virus provenant de malades mexicains et américains ont indiqué que les virus H1N1 actuels sont sensibles aux inhibiteurs de la neuraminidase tels que l’oseltamivir (Tamiflu) et le zanamivir (Relenza).