Solidaires des employés de Total Burkina au début de leur mouvement de grève, les gérants de stations- service Total semblent essoufflés économiquement. Depuis hier, lundi, ils ont repris du service. Mais la crise perdure toujours entre la direction de Total et ses employés.
Notre correspondant au Burkina Faso
Pris entre le marteau et l’enclume, les gérants des stations- service Total, ont choisi leur camp dans le bras de fer qui oppose depuis plus de dix jours les travailleurs burkinabè de Total à leur patronat. A l’issue d’une assemblée générale tenue le dimanche 3 mai, leur association a décidé de la reprise des activités de vente des hydrocarbures, rapporte le quotidien Le Pays dans sa livraison du jour. Ce changement d’attitude des gérants de stations-service n’est pas une surprise. Leur adhésion au mouvement relevait plus de mesures sécuritaires que d’une solidarité réelle.
La perte de cet allié de taille, ne semble pas affecter outre mesure la détermination des travailleurs. Exceptés les deux secrétaires du directeur général et du directeur des ressources humaines, et le chef du service personnel, tout le reste des 95 employés burkinabè de Total Burkina, continue la grève.
La réouverture des stations-service ne règle pas le problème
Et la réjouissance des consommateurs risque d’être de courte durée. Selon les propos de Yacouba Ouédraogo, le délégué du personnel de Total Burkina, rapportés par le quotidien Le Pays, « la réouverture des stations-service, va poser un sérieux problème d’approvisionnement et de gestion administrative, étant donné que ce sont des commerciaux, des informaticiens, des gestionnaires de compte, etc. qui sont en grève. A l’horizon donc, poursuit-il, se profile un risque de rupture complète de carburant dans les stations-service et de catastrophe dans la gestion, si la grève se prolonge. »
Aperçu dimanche dernier en compagnie du directeur intérimaire de Total Burkina, Jérôme Bougouma, le ministre burkinabè du Travail et de la Sécurité sociale, tenterait de renouer les fils d’un dialogue de sourds entre les deux parties. Depuis fin mars, un conflit social oppose le groupe pétrolier français à ses employés burkinabè. Ces derniers exigent la réintégration de leur porte-parole licencié et l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
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