Grève interminable en Côte d’Ivoire


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Hier après-midi, 15 avril, le ministre des transports, Albert Flindé (UDPCI aux relations ambiguës avec le FPI de Laurent Gbagbo), a affirmé qu’un accord était intervenu avec les syndicats de transporteurs. Les mêmes syndicats affirment que le gouvernement refuse de céder et que la grève continue.

Certaines commerçantes ont fermé boutique : marchandises insuffisantes et prix qui flambent (on note des triplements conjoncturels). Un négociant de bananes se plaint de voir, faute de camions, son stock pourrir.

Les « dioulas »[[En majorité musulmans, les « Dioulas » forment une part importante de la clientèle politique d’Alassane Dramane Ouattara depuis qu’il avait (mensongèrement) déclaré en 1998 que sa candidature était contestée « parce qu’il était musulman » ; ce qui surprend de la part d’un homme qui, malgré une fortune considérable et un âge déjà avancé (68 ans), n’a pas effectué le pèlerinage obligatoire à La Mecque et que nul n’a vu en boubou prier dans une mosquée.]] étant majoritaires dans les activités de transport, cette grève pourrait être à double détente : obtenir une baisse du prix du gas-oil (motif affiché) et tordre le bras de Gbagbo en montrant qu’il se désintéresse des malheurs du « peuple ». ADO comme Bédié restent silencieux, ce qui n’empêche pas, éventuellement, le premier d’agir en coulisses ou ses affidés de le faire pour lui.

Des « marches » de la faim sont à craindre et, en conséquence, des pillages. Gbagbo reste sur le trône et continue d’ergoter avec son entourage (Pascal Affi N’Guessan, Charles Blé Goudé que l’arrivée de Guillaume Soro sur le fauteuil de Premier ministre, a repoussé vers l’ombre) pour retarder autant que faire se peut une échéance électorale qui pourrait lui être fatale : il a déçu les jeunes qui étaient son principal pilier.

La persistance de la sécheresse (malgré quelques pluies épisodiques, à peine hebdomadaires) conduira à une raréfaction des produits vivriers, à une flambée structurelle des prix dont l’issue pourrait être violente malgré la masse de blindés russes et de pick-up équipés de grosses mitrailleuses, accumulés par Gbagbo. Une faim cruelle pousse ceux qui s’étaient contentés de l’unique repas quotidien dit « mort subite », à braver une mort réelle et à commettre les pires excès, dans l’espoir de différer l’échéance funeste.

Par Claude Garrier

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