Grève difficile des dockers nigérians


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Le syndicat des dockers nigérians annonce une  » grève illimitée  » du personnel. 800 employés de l’industrie pétrolière et gazière réclament le paiement immédiat de leurs arriérés de salaire. Coup dur en apparence pour le septième pays producteur de pétrole. Mais dans les faits, le mouvement social peine à faire entendre ses revendications.

 » Par cette grève, nous forcerons le gouvernement à répondre aux exigences de nos membres « , martelait cette semaine Bayo Oloshowile, secrétaire-général de la Pengassaan. Le syndicat des employés de l’industrie pétrolière et gazière nigériane a décrété le lancement d’une grève illimitée. Commencée dans la confusion, la grève serait vraiment effective depuis lundi, selon les responsables. Mais malgré sa volonté d’en finir avec les arriérés de salaire et de dicter sa loi au gouvernement, la Pengassan n’a pas l’air d’impressionner beaucoup ses interlocuteurs…

ça ne change rien

 » Nous avons mis en place un plan d’urgence pour assurer le déchargement des cargos. Pour le moment, nous ne sommes pas du tout affectés par la grève « , explique tranquillement Belema Osibodu, porte-parole du Département des Ressources pétrolières. Si le gouvernement envisage de faire une table ronde avec les dirigeants du syndicat  » avant la fin de la semaine « , il ne semble pas du tout paralysé par la pression de ses employés. Nombre d’entre eux continueraient plus ou moins à travailler. Sur le montant des arriérés de salaire, motus.  » Nous avons de quoi les payer, c’est l’essentiel « , confie seulement Belema Osibodu.

Du côté des grandes compagnies pétrolières, même topo.  » Aux dernières nouvelles, ça ne change absolument rien pour nous « , commente Jonh Eveard, responsable de l’Afrique pour Shell. Et d’ajouter que, pour une fois, ce n’est pas la première compagnie pétrolière du pays qui est visée, mais le gouvernement. Chevron, Exxon Mobil et Agip peuvent respirer : la grève illimitée de la Pengassaan semble bien moins dangereuse pour leurs affaires que les récentes prises d’assaut de plate-formes pétrolières par des villageois en colère.

Conjoncture internationale défavorable

Si elle se prolongeait, cette grève – qui concerne pour le moment quelque 800 dockers – pourrait avoir un léger effet sur le cours mondial du pétrole. Avec une production quotidienne de 2 millions de barils, le Nigeria est le septième producteur mondial. Il exporte un quart de sa production vers les Etats-Unis. Vendredi, le prix du baril gagnait 44 cents en un jour sur le marché new-yorkais. A 36,80 dollars, il s’échangeait à son cours le plus haut depuis deux ans. Mais la grève prolongée au Venezuela et la menace d’une guerre imminente en Irak font déjà planer artificiellement les cours de l’or noir. Dans cette conjoncture de crise, l’impact du mouvement social des dockers nigérians manque de visibilité. A l’heure où tous les regards sont braqués vers le Golfe, il devient difficile de faire entendre ses revendications.

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