Après trois semaines de grève, les étudiants burundais n’ont toujours pas abdiqué, même face aux menaces du gouvernement. Les apprenants protestent contre une réforme qui change les conditions d’octroi des bourses.
Trois semaines se sont écoulées depuis le début de la grève des étudiants burundais. L’ultimatum fixé par les autorités, arrivé à expiration le 28 mars, est un véritable échec. Sur les 8 400 étudiants invités à reprendre le chemin des bancs de la faculté, au risque de voir leur année universitaire annulée, seuls 191 ont répondu à l’appel.
En réponse à la grève illimitée des étudiants, le ministre de l’Enseignement supérieur avait exigé la fermeture des universités publiques, exclu pour deux ans les représentants des étudiants et donné trois jours aux étudiants pour se réinscrire.
Une semaine après l’expiration de l’ultimatum, le vice-recteur de l’université, Paul Banderembako, tente d’apaiser la colère. Il a appelé les étudiants à faire preuve de responsabilité : « Nous sommes conscients que les étudiants n’ont pas répondu à l’appel. Alors qu’est-ce qui va se passer ? Il est assez difficile de négocier avec quelqu’un que vous ne voyez pas. Il faut absolument que, d’abord, les étudiants regagnent le chemin des amphithéâtres », a-t-il déclaré, selon RFI.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, Joseph Butore, lui, refuse d’essuyer un « échec ». Il a décidé de prolonger, pour la deuxième fois, le délai d’inscription jusqu’au 11 avril. Une initiative d’avance perdue, si l’on en croit les déclarations d’un représentant des étudiants. « Pour que nous retournions en classe, il faut que le gouvernement prenne une décision de suspendre temporairement le décret présidentiel, ainsi que l’ordonnance qui réorganisent l’octroi de la bourse, mais il faut aussi que le ministre annule son ordonnance du 13 mars qui renvoie les étudiants », explique Epitace Ndayambaje.
Qui du gouvernement ou des étudiants remportera ce bras-de-fer ? Les grévistes ont en tout cas une bonne longueur d’avance…