Les enseignants regroupés au sein de la convention nationale des syndicats du secteur éducation (CONASYSED) ont choisi de reprendre leur grève ce lundi. C’est samedi dernier, à l’issue d’une assemblée générale, qu’ils ont décidé de reconduire leur mouvement. Il avait été suspendu depuis le 19 novembre dernier afin d’entamer les négociations avec le gouvernement.
Notre correspondant au Gabon
« Nous repartons en grève illimitée dès ce lundi. Les négociations entreprises depuis 3 semaines avec le gouvernement ont accouché d’une souris », ont lancé les syndiqués à la fin de leur assemblée générale. Ils ont, par ailleurs, rappelé vivement que le pouvoir de décision de la CONASYSED appartient « à la base ».
Pour Robert Mbeang Essono, nouveau modérateur de cette convention syndicale, le gouvernement n’a apporté aucune réponse concrète aux revendications des enseignants. La reprise du mouvement de grève est donc, selon le nouveau modérateur, le résultat de la mauvaise foi de la partie adverse qui veut jouer l’usure en évitant de « passer aux choses concrètes ».
Trop de revendications restent insatisfaites
« Nous reconnaissons les efforts faits par l’Etat pour payer les rappels de soldes des enseignants, mais le payement de ces rappels ne constituaient pas le principal point de nos revendications. Nous réclamons l’harmonisation des salaires entre les enseignants recrutés avant et après 1991, la régularisation des situations administratives et la prime d’incitation au métier d’enseignant », a expliqué Ambroise Anguilet, enseignant du premier degré.
Pour éviter les débordements et en attendant la réaction du gouvernement, les syndiqués ont appelé les parents d’élèves à garder leurs enfants à la maison. Mais il est à craindre dès ce lundi une nouvelle descente dans la rue des apprenants qui sont traumatisés par les perspectives d’une année blanche.
« Si les syndicalistes et le gouvernement ne veulent pas trouver de compromis, nous allons les obliger de le faire sans délai. Il s’agit de notre avenir », a déclaré un lycéen sous couvert de l’anonymat, évoquant la possibilité d’organisation d’une marche pacifique par les élèves afin de réclamer les cours avant la fin de cette semaine.
Par ailleurs, les agents de la Fonction publique gabonaise, regroupés dans le Syndicat national des agents de la Fonction publique et de la Réforme administrative (SYNAFOPRA), devront selon le communiqué final de leur assemblée générale tenue vendredi dernier, rentrer également en grève illimitée dès ce lundi.
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