Graves révélations en RDC après l’annulation de la mission d’observation de l’Union Européenne


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Peter Kazadi

Ce mardi 19 décembre 2023, veille des élections générales en RDC, le Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, Peter Kazadi, a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il est revenu sur l’annulation de la mission d’observation de l’Union Européenne. Il a apporté certaines clarifications sur la volte-face de l’Union européenne qui aura surpris plus d’un.

Fin novembre 2023. Quelques jours après avoir annoncé son intention de déployer des observateurs en RDC dans le cadre des élections du 20 décembre 2023, l’Union Européenne revient sur sa décision. Elle publie coup sur coup deux communiqués en l’espace de 24 heures. Dans le premier communiqué, l’Union Européenne indiquait que ses observateurs se trouvaient dans « l’impossibilité de se déployer dans le pays pour des raisons de sécurité », et que la situation rendait « la nécessaire observation de long terme impossible ». Dans le second communiqué publié le lendemain, on peut lire : « En raison de contraintes techniques échappant au contrôle de l’UE, nous sommes contraints d’annuler la mission d’observation électorale ».

Le gouvernement accuse l’Union Européenne

Depuis l’annonce de l’annulation de la mission européenne d’observation, le gouvernement congolais n’a pas communiqué sur le sujet. Jusqu’à ce mardi, veille du scrutin, où le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, Peter Kazadi Kankonde, a tenu une conférence de presse pour faire des révélations. Il accuse l’Union européenne d’avoir voulu envoyer dans le pays des experts équipés de machines « susceptibles de pénétrer le système de la CENI ». Il explique que le matériel détenu par les observateurs de l’Union Européenne – des téléphones satellitaires et des kits Internet – est « susceptible de pénétrer le système électronique de la CENI, capable de manipuler les résultats des élections », rapporte Actualite.cd.

Le ministre poursuit ses explications en précisant qu’après avoir découvert le jeu, le gouvernement congolais a invité les responsables de l’Union Européenne « pour leur montrer que les matériels qu’ils avaient amenés ne cadrent pas avec la mission d’observation ». Face à cette découverte, le matériel a alors été bloqué à la douane, ce qui a obligé les responsables de l’Union Européenne à annuler leur mission. Non sans avoir proposé, dans un premier temps, de ne plus se déployer dans tout le pays, mais de rester à Kinshasa pour mener la mission d’observation. Et le ministre d’insister : « Vous ne pouvez pas venir observer avec des machines susceptibles d’accéder aux données de la CENI. Je ne pense pas que cela se soit déjà produit dans le monde ».

La réaction de l’Union Européenne attendue

Les accusations formulées par le ministre Peter Kazadi contre l’Union Européenne sont suffisamment graves pour que l’Union Européenne n’apporte pas une réponse. Les responsables de l’Organisation devraient monter rapidement au créneau pour clarifier la situation et rétablir la vérité au cas où ces accusations seraient infondées. Un silence de leur part équivaudrait à un aveu et donnerait raison au gouvernement congolais.

Il sied de rappeler que d’autres missions d’observation sont déployées sur le terrain. Parmi elles, il y a celles de l’Union Africaine, de la SADC, etc.. Au plan national, il y a entre autres la mission de CENCO-ECC.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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