Une bombe a explosé hier vers 10h30 à l’entrée de la gare routière de la ville de Tizi Ouzou qui se trouve à proximité de la sûreté de wilaya et de la cour de justice.
L’attentat, qui a visiblement ciblé des policiers qui règlent la circulation dans cet important carrefour, a fait un mort (un policier âgé de 33 ans venu déposer un arrêt de travail, a-t-on appris) et neuf blessés, dont trois policiers parmi lesquels une femme policier et des passants de cette rue très fréquentée. Les victimes ont été transportées vers le CHU de la ville qui se trouve à près d’un kilomètre du lieu de l’attentat.
L’engin explosif a été dissimulé dans un sachet et accroché sur des grilles métalliques qui séparent la route d’Alger et le poste de contrôle de l’entrée ouest (entrée et sortie de bus) de la gare routière, ont raconté des témoins. Quelques moments après l’explosion, de faible intensité, un vent de panique s’est emparé des passants et des voyageurs de la gare routière et de la station de taxis qui se trouve à quelques pas du lieu de l’attentat. La nouvelle s’est rapidement propagée dans la ville, semant une profonde inquiétude, surtout que le lieu visé, la gare routière, est fréquenté par des milliers de voyageurs.
Des dizaines de personnes ont afflué vers le lieu de l’attentat pour s’informer des dégâts. Des éléments de l’ANP, des policiers et de la Protection civile ont vite quadrillé le périmètre de l’attentat, qui pour secourir et transporter les victimes à l’hôpital, qui pour rechercher des indices. Selon les premières indiscrétions, des boulons et des clous ont été retrouvés par les éléments de la police scientifique. Sur les lieux, les dégâts ne sont pas trop visibles. Les vitres de la loge du gardien ont volé en éclats alors que les barres en métal ont subi quelques dégâts.
L’ombre du GSPC?
Des mesures de sécurité drastiques ont été prises par les services de la police aux alentours de la gare. Les quais et les aires de stationnement ont été rapidement vidés. Une foule nombreuse s’est amassée autour du lieu de l’attentat. Des policiers ont réagi énergiquement pour les en éloigner, car l’on craignait d’autres déflagrations. Certains jeunes, qui ont refusé d’obtempérer aux ordres des policiers, ont été embarqués au commissariat tout proche. Hier, en fin d’après-midi, les blessés étaient encore sous observation médicale. Mais, selon un responsable du CHU, leur état n’est pas inquiétant. On a indiqué qu’une seule victime de l’attentat a été admise pour subir une intervention chirurgicale en raison de ses profondes blessures.
L’attentat d’hier a eu lieu au lendemain du jugement par contumace de l’ex-chef du GSPC, Hassan Hattab, par la cour de Tizi Ouzou. Une profonde inquiétude s’est de nouveau emparée de la population. La ville de Tizi Ouzou s’est quasiment vidée après l’attentat. Hier, c’est un lieu public qui a été visé.
Saïd Gada, pour El Watan