Le Maroc vit l’un des plus grands scandales de son histoire : l’affaire du pédophile Daniel Galvan gracié par le roi Mohammed VI. Décision qui a conduit à une frustration de la population ayant entraîné plusieurs dizaines de personnes blessées lors de manifestations. Face à la colère des Marocains qui affrontent la police, Mohammed VI a ordonné l’ouverture d’une enquête. D’autant que le roi aurait été floué dans cette affaire.
L’on pourrait effectivement croire que Mohammed VI a été floué dans l’affaire dite du pédophile Daniel Galvan. Autrement, il n’aurait pas ordonné l’ouverture d’une enquête au sujet de ce pédophile espagnol âgé d’une soixantaine d’années, condamné en 2011 à 30 ans de prison pour des viols sur onze mineurs, et qui a été gracié mardi. En clair, sans le savoir, sur la liste des individus présentée au roi du Maroc pour qu’ils soient graciés, figurait un pédophile, multirécidiviste.
Daniel Galvan faisait partie d’une liste de 48 prisonniers espagnols graciés sur la base des relations diplomatiques qui existent entre le Maroc et l’Espagne. Sauf qu’aux yeux du roi Mohammed VI, cela ne saurait justifier la mise en liberté d’un pédophile qui a brisé la vie de onze innocents. Pour cette fois, le coup semble déjà parti, parce que Daniel Galvan aurait déjà quitté le territoire marocain. Mais Mohammed VI compte sévir. L’on apprend que Mohammed VI est décidé à mettre la lumière sur cette affaire et situer les responsabilités. Surtout que selon toute vraisemblance, des points de défaillance ont pu mener à cette libération qui n’avait pas sa raison d’être.
«Le roi Mohammed VI n’a jamais été informé de la gravité des crimes abjects pour lesquels l’intéressé a été condamné. Il est évident que jamais le souverain n’aurait consenti à ce que ce prisonnier arrête de purger sa peine, au regard de l’atrocité des crimes monstrueux qui lui sont reprochés», fait savoir un communiqué du Palais. L’enquête réclamée par Mohammed VI permettra d’identifier les responsables de cette négligence ou de cette conspiration afin de prendre les sanctions nécessaires, apprend-on. Au Maroc, l’heure est au verrouillage d’un système qui visiblement a des failles. Il est désormais devenu une question de sécurité nationale que de savoir qui et qui figurent sur la liste des personnes devant bénéficier de la grâce du roi.