Le gospel a trouvé sa voix en France par l’intermédiaire du groupe Les Chérubins qui a chanté avec les plus grands artistes français et africains. Son fondateur et directeur artistique, Georges Seba, métis d’origine camerounaise, parle de sa passion pour ces chants dont les origines remontent aux esclaves noirs des Etats-Unis.
Georges Seba et sa troupe ont fait émerger le gospel en France il y a une quinzaine d’années. Musique d’espoir et d’amour, le gospel se veut le lien entre les Hommes quelles que soient leurs origines ou leurs croyances. Les Chérubins s’inspirent des chants afro-américains, africains et français. Le groupe a participé aux plus grands événements artistiques de ces dernières années.
Afrik : Pourquoi avoir créé une chorale ?
Georges Seba : Cela s’est fait un peu par hasard. J’avais l’habitude d’aller chanter à l’église tous les dimanches. On m’a proposé de créer une chorale car j’avais une expérience personnelle en tant qu’artiste interprète. Je chante des variétés afro-antillaises depuis les années 1980.
Afrik : Comment avez-vous appris à chanter ?
Georges Seba : Tout petit, j’ai commencé à aller dans une chorale au Cameroun. On avait un maître de choeur qui nous a formé au chant. J’ai complété moi-même le reste de ma formation.
Afrik : Qui sont » Les Chérubins » ?
Georges Seba : Les Chérubins représentent quelque chose de particulier dans la Bible. Je les appellerai les gendarmes du Seigneur. En fait, c’est une catégorie d’anges. Notre groupe a été créé en 1987 et regroupe trois sections. Nous avons les Bébés Chérubins dont la tranche d’âge va de 4 à 18 ans, les Juniors Chérubins, chorale de jeunes filles âgées de 18 à 25 ans et les Chérubins, chorale d’adultes. Nous comptons actuellement cent-cinquante personnes. Nous avons commencé à chanter à Sarcelles, dans la banlieue Nord de Paris mais maintenant nous sommes à Pierrefitte, non loin de là.
Afrik : Vous orchestrez les trois chorales ?
Georges Seba: Non. Les Bébés Chérubins sont dirigés par Josée Simakala, les Juniors par Gina Simakala. Les adultes sont sous ma direction. Mais les groupes ne sont pas vraiment indépendants. Je jette toujours un coup d’oeil sur les arrangements, les morceaux a capella et les différents accords avec les musiciens.
Afrik : N’importe qui peut venir chanter dans votre chorale ?
Georges Seba : Non, il faut appartenir à l’église évangéliste dans laquelle nous nous réunissons tous les dimanches pour pouvoir chanter mais nos portes sont ouvertes à toute personne quelles que soient son origine et ses croyances. A une époque où la laïcité prime, les gens sont fermés au message d’évangile. Mais quand ils viennent chez nous, ils trouvent la convivialité, la joie de chanter et sont assez réceptifs au discours d’amour et de paix qui est le nôtre.
Afrik : Vous avez chanté avec des artistes français et africains ?
Georges Seba : Effectivement, j’ai collaboré avec beaucoup d’artistes notamment Céline Dion, Jean Jacques Goldman, Francis Cabrel, Charles Aznavour, Dee Dee Bridgewater et bien d’autres. J’ai également travaillé avec des artistes africains comme Manu Dibango, Pierre Akendengue, Alpha Blondy, Papa Wemba pour ne citer qu’eux. Notre troupe a participé aussi à des concerts de charité tels que Les Enfoirés pour Les Resto du Coeur et Sol En Si au profit des enfants victimes du Sida.
Afrik : On retrouve beaucoup de classiques américains dans votre répertoire. Avez-vous des chants français ou africains ?
Georges Seba : Nous avons sorti un single où l’on retrouve des chants classiques provenant des Etats-Unis mais nous avons aussi des chants afro-antillais. Notre chorale regroupe des Antillais et des Africains pour la majorité (Haïti, Guadeloupe, Congo, Cameroun…).
Afrik : Quel lien faites-vous entre le gospel de France et celui des Etats-Unis ?
Georges Seba : Il y a une réappropriation de l’histoire du gospel par les Africains. Le gospel vient d’Afrique, il a voyagé vers les Etats-Unis et nous est revenu avec plus de profondeur et de spiritualité.
Afrik : Votre chorale s’installe-t-elle uniquement dans un cadre musical ?
Georges Seba: Non. Cette année nous organisons trois concerts dont les bénéfices seront versés à un village au Sud du Cameroun, pour un projet hydraulique. Nous menons aussi des actions de développement dans des écoles, des dispensaires. Nous changeons de pays tous les ans en fonction des différentes nationalités qui composent notre chorale.
Les Chérubins se produiront sur scène les 20, 21 et 22 mai à 20h00 au Trianon 80, boulevard de Rochechouart – Métro Anvers.
