Goodluck Jonathan, Facebook addict


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Goodluck Jonathan, 53 ans, est très actif sur Facebook. Mercredi, il a choisi cet outil pour annoncer sa candidature aux prochaines présidentielles nigérianes de janvier 2011. Pour le chef d’Etat nigérian, le réseau social mondial est un moyen pour le peuple nigérian de participer pleinement à la construction du pays.

Une entrée en campagne originale. Mercredi, c’est via son profil Facebook que Goodluck Jonathan a annoncé qu’il serait candidat à sa propre succession lors des prochaines élections de janvier 2011. Le président nigérian, qui a créé sa page Facebook le 28 juin dernier, est très actif sur le réseau social. Postant près d’un message par jour, il avait annoncé la création de sa page lors d’une conférence à l’Université de Port Harcourt le 15 mai 2010.fb_jonathan.jpg

Pour lui, la création de cette page permet l’interaction entre les Nigérians et le gouvernement. Une idée qui semble fonctionner, le président comptant à ce jour pas moins de 216 389 « fans » qui postent des milliers de messages de soutien et n’hésitent pas à s’adresser au chef de l’État pour lui exposer leurs idées.

Démarche démagogique où réelle volonté d’écoute ?

Dernier exemple en date, l’affaire des « Super Eagles ». On se rappelle qu’après leur élimination dès le premier tour des phases finales de la Coupe du monde de football, le président nigérian avait décidé de suspendre l’équipe nationale de toutes les compétitions internationales pendant deux ans, avant de finalement se rétracter. Le président avait alors déclaré que les centaines de messages postés sur sa page Facebook avaient largement contribué à le convaincre d’annuler sa décision.

Mais il ne faut pas être dupe. Lors de cette affaire, la FIFA avait menacé le Nigeria de sanctions s’il ne renonçait pas à toute ingérence politique dans les affaires de la Fédération nigériane de football, et il est fort probable que ces menaces aient pesé lourd dans la balance. Néanmoins, au moment de revenir sur sa décision, Goodluck Jonathan avait déclaré sur son « mur » virtuel qu’il avait « écouté » l’avis des centaines de Nigérians qui l’avaient interpellé sur cette affaire, citant même nommément quelques uns de ses compatriotes.

Même s’il est- difficile de croire que tous les commentaires sont lus par le président où son équipe, (après son annonce de candidature à la présidentielle d’hier, déjà plus de 5 000 commentaires ont déjà été postés) l’initiative du chef d’Etat est à souligner.

Avec 1 757 720 facebookers soit 1.15% de la population (statistiques Facebakers au 10 septembre 2010), le Nigeria est le troisième pays d’Afrique comptant le plus d’utilisateurs du réseau social. Ainsi, sur un continent où les nouvelles technologies peinent à s’implanter, l‘audacieux pari des réseaux sociaux qu’a fait Goodluck Jonathan pourrait jouer un rôle non négligeable lors des prochaines élections.

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