Goma : les étudiants ont marché pour dénoncer l’inaction de la force de l’EAC face au M23


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Le M23 sème la terreur dans le Nord-Kivu
Des rebelles du M23

La situation sécuritaire dans l’Est de la RDC ne laisse personne indifférent. Moins encore le manque de réaction de la force de l’EAC qui met hors d’état plus d’un Congolais.

Après les politiciens de tous bords, c’est au tour des étudiants des différentes institutions universitaires de Goma de donner de la voix, quant à la présence de la force de l’EAC dans l’Est de la RDC. Ceci, à travers une marche pour protester contre le manque de réaction de la force face à l’avancée du M23. Sans incident, les marcheurs ont réussi à remettre leur mémorandum au porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu. Le lieutenant-colonel Njike Kaiko est chargé de remettre ce mémorandum au gouverneur. Si cette marche des étudiants a été pacifique, tel ne fut pas le cas d’autres manifestations organisées pour la même cause, il y a une semaine, jour pour jour.

Lundi dernier, en effet, ce sont des manifestants en furie qui se sont jetés dans les rues de Goma. Dans l’intention de paralyser toutes les activités dans le chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Rues barricadées, pierres jetées sur les voies pour obstruer la circulation, scène de pillage. Les manifestants n’avaient qu’un seul leitmotiv : le départ de la force de l’EAC.

Condamnations des actes de violence

Si les autorités congolaises ont déclaré avoir compris le bien-fondé de la revendication des manifestants, ils n’ont pas manqué de condamner les actes de vandalisme. « Ces actes ne feront que faire sombrer la province dans l’asphyxie économique. Les barricades des rues et grandes artères de la ville vont empêcher les services de défense et de sécurité de sécuriser la ville qui est la cible des rebelles du M23/RDF. (…) J’en appelle au calme et à la retenue. Les revendications des mouvements citoyens ont été entendues et transmises à qui de droit », avait déclaré le gouverneur militaire de Goma, dans un communiqué. « Elle (la frustration de la population, ndlr) est compréhensible (…), mais une autre chose, c’est que revendiquer dans la violence avec des actes de pillages, etc., n’est pas tolérable », avait déclaré, pour sa part, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais.

Le départ annoncé du M23

Les étudiants ont dû tirer leçon de cela pour organiser leur action pacifique, ce lundi. Aux dernières nouvelles, les lignes semblent bouger. La force de l’EAC veut organiser un retrait en trois temps du M23 de la RDC. Du 28 février au 10 mars, ils vont libérer Kibumba et Rumangabo ainsi que les localités dont ils ont récemment pris le contrôle sur l’axe Sake-Butembo ; du 13 au 20 mars, ce sont les zones centrales du Nord-Kivu et les zones situées autour du parc des Virunga qui vont connaître le retrait. Enfin, du 23 au 30 mars, le M23 devra quitter Rutshuru, Kiwanja et Bunagana.

Au total, l’EAC veut privilégier la voie du dialogue et non celle de la force pour obtenir ces retraits. Affaire à suivre.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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