Goma : l’hôpital de Ndosho submergé par un afflux massif de blessés à la suite des combats


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Goma, ville de RDC
La ville de Goma en RDC

La situation à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), continue de se dégrader alors que les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23 s’intensifient. L’hôpital de Ndosho, l’un des principaux établissements de santé de la ville, fait face à un afflux sans précédent de blessés.

Dans l’est de la RDC, le processus de paix conduit par l’Angola est au point mort. En lieu et place du dialogue souhaité entre les deux parties rivales, ce sont les armes qui crépitent depuis plusieurs semaines, entraînant de nombreux blessés, mettant à rude épreuve les infrastructures sanitaires des régions où se déroulent les affrontements.

L’hôpital de Ndosho débordé

C’est le cas de l’hôpital de Ndosho à Goma où les blessés ne cessent d’affluer. Jeudi, cet hôpital initialement conçu pour accueillir 147 patients, a dû augmenter sa capacité à 200 lits pour tenter de répondre à l’urgence. Cependant, le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en RDC, François Moreillon, a expliqué, ce vendredi, que le nombre de blessés admis à l’hôpital avait atteint 250. « Entre hier jeudi et ce matin, 120 blessés supplémentaires ont été admis, portant le total à 250 patients », a-t-il précisé. François Moreillon avait déjà mis en garde contre la pression croissante sur les services de santé dans la région. « Nos équipes à l’hôpital de Ndosho font face à un afflux massif de blessés. Nous observons une situation similaire à Beni et Bukavu, dans le Sud-Kivu », avait-il déclaré.

Vers une catastrophe humanitaire

Ces chiffres alarmants révèlent l’ampleur de la crise humanitaire qui frappe la région. Depuis l’aube, ce vendredi, de violents combats ont éclaté dans le territoire de Nyiragongo, à environ 20 kilomètres au nord de Goma. Les habitants du village de Rusayo, situé dans le groupement Mudja, ont rapporté des tirs d’armes lourdes et légères dans plusieurs localités environnantes. Les attaques, menées simultanément par les rebelles, ont visé les positions des FARDC et des groupes armés locaux à Kilimanyoka et Kanyamahoro.

Les populations civiles, piégées dans cette spirale de violence, sont confrontées à un déplacement massif. De nombreux habitants des zones touchées ont fui vers Goma, aggravant une situation déjà critique sur le plan humanitaire. Face à cette catastrophe humanitaire, le CICR, en collaboration avec d’autres organisations locales et internationales, s’emploie à fournir une assistance immédiate. Cependant, les besoins restent immenses, tant en ressources humaines que matérielles. Une mobilisation accrue de la communauté internationale est essentielle pour atténuer les souffrances des populations civiles et éviter une dégradation supplémentaire de la situation.

À Kinshasa, le Président Tshisekedi tout juste de retour de Davos, jeudi, a dirigé une réunion de crise avec le commandement militaire. Il était assisté de la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka. Ce vendredi, deux autres réunions importantes ont eu lieu. Il s’agit d’un conseil de défense et du traditionnel conseil des ministres.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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