S’appuyer sur l’ancien pour faire du neuf et du bon, c’est la performance des Gnawa Diffusion. Bab El Oued Kingston, leur deuxième album, est une puissante alchimie où l’actuel s’immisce avec justesse dans une musique aux racines profondes.
Tonique et inspiré, tels sont les mots qui viennent spontanément à l’esprit pour caractériser « Bab El Oued Kingston », le deuxième album des Gnawa diffusion. La formation grenobloise revisite avec brio la musique des gnawas, les anciens esclaves noirs d’Afrique du Nord, « importés » du Ghana, de Guinée et du Mali.
Emmenés par leur leader, Amazigh Kateb, le fils de Kateb Yacine, le père de la littérature maghrébine, les Gnawa offrent les pulsions d’une musique ancestrale savamment tintée d’accents reggae/ragga et d’apports musicaux occidentaux.
Une identité conservée
À elles seules, les vocalises d’Amazigh, à l’aise aussi bien dans le traditionnel que dans les petites sessions ragga de l’album, témoignent de toute l’identité du groupe. Côté musique, c’est la même chose. Basse et batterie côtoient sur de solides harmonies arabes les incontournables castagnettes en fer qui martèlent habituellement le rythme des transes gnawas.
Mais ne nous y trompons pas. Parler de musique-fusion revient souvent à considérer le genre comme un immense fourre-tout, où justement l’on trouve de tout et malheureusement souvent n’importe quoi. Ici, le son est bon, très bon même. Un pied dans l’Histoire, un autre dans le présent, « Bad El Oued Kingston » est un album haut en couleur, à écouter d’urgence.
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