« Gloire à Dieu » : Kemi Seba réagit à sa déchéance de la nationalité française


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Kémi Séba
Kémi Séba

Kemi Seba n’est plus un citoyen français. L’activiste panafricaniste a officiellement perdu la nationalité française ce lundi 8 juillet. Un sujet de joie pour l’intéressé.

C’est ce lundi 8 juillet que le président français a signé le décret proclamant la perte de la nationalité française par l’activiste Kemi Seba. Cependant, le texte a été rendu public ce jour-là à travers le Journal officiel de la République française. La réaction du concerné ne s’est pas fait attendre « Plus de nationalité française ? Gloire à Dieu. Libéré, je suis de ce fardeau », s’est-il exclamé dans un premier temps. « J’ai, poursuit-il, quitté la France depuis bientôt 14 ans à cause de sa politique néocoloniale et de sa négrophobie systémique que je combats depuis l’Afrique frontalement ; j’ai de plus brûlé le passeport depuis plusieurs mois déjà ».

Le retrait de la nationalité : « une reconnaissance (…) de l’efficacité de mon travail politique »

Pour Kemi Seba, la perte de la nationalité française est une source de fierté. « Me retirer la nationalité, car je critique votre néocolonialisme est, chères autorités françaises, une reconnaissance (TRÈS PEU STRATÉGIQUE) de votre part, de l’efficacité de mon travail politique contre VOUS AUTRES, les tenants de cette Françafrique », lit-on sur sa page Facebook. Pas qu’une source de fierté, mais un sérieux coup de fouet donné à sa motivation pour la lutte qu’il mène : « Tout rentre dans l’ordre désormais. C’est maintenant que tout commence. Courage à vous, car vous venez de nous rajouter des tonnes de litres d’essence dans notre moteur politique », a-t-il écrit.

La fin d’un feuilleton lancé en février

C’est en février dernier que le ministère français de l’Intérieur lui a adressé une lettre lui annonçant l’enclenchement d’une procédure pour le déchoir de sa nationalité française. Ceci en raison de ses actions qui portent « atteinte aux intérêts français ». Loin de se lamenter, la réaction du panafricaniste a été vive et énergique : « C’est pour nous une décoration de guerre, et je ne mendierai pas pour garder leur nationalité », avait-il déclaré. Non sans ajouter : « Africain et fier de l’être jusqu’à mon dernier souffle ».

L’épisode le plus marquant de ce feuilleton a été la mise à feu par Kemi Seba de son passeport français, le 16 mars 2024, à l’occasion d’une manifestation qu’il a organisée ce jour-là en France. La scène avait fait le tour des réseaux sociaux suscitant beaucoup de réactions de la part des internautes. Avec le retrait de la nationalité à Stellio Gilles Robert Capo Chichi – c’est le nom de naissance de Kemi Seba – une page vient d’être tournée.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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