«Il n’est pas compliqué de faire la part des choses entre l’inné et l’acquis, pour moi c’est clair depuis les premières réunions familiales où je me mettais en scène, la comédie à quelque chose d’inné…» Gina Djemba est une comédienne née. Cette jeune française, d’origines russe et camerounaise, a fait ses gammes au Cours Florent et au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique. Elle impose peu à peu sa présence au théâtre comme sur les écrans. Le magazine Beau & différent n°3, qui vient de paraître, dresse son portrait.
Par Albert Tjamag
Miss Djemba est calmement assise sur ce canapé rouge qui sourit à la vie. Avant de tremper ma plume à l’encre des méandres de la vie de miss Djemba, je l’observe… Vingt trois printemps d’une certitude qui laisse admiratif. Je l’observe mais j’ai plutôt le sentiment que c’est elle qui observe son monde tel un sphinx énigmatique. Sa vie est toute intérieure et je vous y invite. Bien que très jeune persuadée de sa vocation, Gina sait que la vocation doit être confronté à l’apprentissage d’un métier pour lequel elle vibre chaque jour. Elle parle d’ampleur de jeu sur les plateaux de théâtre ou au cinéma en affirmant bien haut que la comédie ne s’improvise pas. Gina sort du conservatoire, elle a posé consciencieusement certains jalons et sait que le temps lui donnera raison.
Le théâtre est sa passion première, elle confesse son trac et le supplément d’âme que lui donne la peur d’une première. Elle s’avoue surfeuse sur les vagues de réactions du public, sachant que son métier lui permettra de glisser entre les écueils. Femme d’un monde nouveau, Miss Djemba est le symbole de l’union entre le feu et la glace. Sa mère d’origine russe, médecin sans frontières, rencontre son père au Cameroun. Gina sait confusément que ce mix représente un avantage, une passerelle qui lui permet de s’affranchir de petites contingences même si certains esprits chagrins ne sont pas toujours prêt à lui reconnaître le statut de comédienne au delà de la couleur.
Ces accrocs ne constituent des obstacles que pour ceux qui s’y attardent, Gina n’est pas de ce genre. Elle perfectionne son art et se prend au jeu, le cinéma et la télévision s’intéressent encore davantage à elle. Elle lit actuellement deux scénarios de long métrage et participera à la série « Les Bleus » sur M6 dès la rentrée 2009. Miss Djemba veut se consacrer entièrement à la passion dévorante du jeu. L’exemple d’actrice confirmées, mères sur le tard, comme Halle Berry la conforte sur ses choix. J’ai eu la chance de la voir dans la pièce « les bouts de bois de Dieu » du regretté Ousmane Sembène superbement mise en scène par Hugues-Serge Limbvani. Eclaboussante de présence. Un seul rayon de lumière révèle des diamants perdus dans les nuits les plus noires, espérons que Miss Djemba trouvera le rôle qui révèlera sa passion au monde.
Crédit photo : Stéphane Michaux