Prévus pour être proclamés 24 heures après le vote, les résultats du scrutin du lundi 7 décembre au Ghana se font toujours attendre, sans précision sur le jour de leur proclamation. Pendant cette attente, le ton monte dans le camp des deux principaux candidats, et la tension est palpable.
Visiblement, le « pacte de paix », signé trois jours avant l’élection présidentielle au Ghana par les deux principaux candidats, le Président sortant, Nana Akufo-Addo, et son prédécesseur, John Dramani Mahama, qui se sont engagés à ne pas susciter la violence du déroulement du vote jusqu’à la proclamation des résultats, n’est pas respecté à la lettre. Si le scrutin s’est globalement déroulé dans le calme, avec juste quelques incidents mineurs, et a même été salué par les observateurs internationaux comme un exemple à suivre dans la sous-région, il n’en demeure pas moins vrai que du lundi à ce jour, la police ghanéenne a dénombré 5 morts et 17 blessés des suites de « 21 incidents violents liés directement aux élections ».
Par ailleurs, des échanges de plus en plus virulents se font entre les deux camps. Mardi soir, c’est le candidat de l’opposition qui a accusé le Président sortant d’être « anti-démocratique », et déclaré qu’il « résisterait à toute tentative de vol du scrutin ». De même, John Dramani Mahama a annoncé que son parti, le NDC, avait remporté la majorité des sièges au Parlement. Ce à quoi, le ministre de l’Information, Kojo Oppong Nkrumah, a immédiatement réagi à l’occasion d’une conférence de presse : « Aucun candidat à ce stade ne devrait saper le travail de la Commission électorale, c’est irresponsable et cela mettrait en danger la paix dans le pays ».
Et pourtant, la Présidence ghanéenne, en violation des protocoles en vigueur faisant de la Commission électorale la seule structure habilitée à proclamer les résultats, n’a pas hésité à publier dans la journée des tendances basées sur 91 % des bureaux de vote et qui donnent Nana Akufo-Addo vainqueur accrédité de 52.25 % des suffrages contre 46.44 % pour son principal challenger.
Du côté de la Commission électorale, les résultats de 7 régions sur les 16 que compte le pays ont été rendus publics, et placent en tête John Dramani Mahama devant Nana Akufo-Addo.
En attendant la publication des résultats globaux par la Commission électorale qui a demandé aux Ghanéens d’être patients. La CEDEAO, actuellement présidée par Nana Akufo-Addo, appelle les deux protagonistes à « préserver la paix » et invite les institutions impliquées dans le processus électoral à « poursuivre leur travail avec transparence et professionnalisme ».