À moins de trois semaines des élections générales prévues pour le 7 décembre, le climat politique au Ghana devient de plus en plus tendu. Les échanges houleux entre les principaux partis, marqués par des conférences de presse antagonistes, sont la preuve de l’effervescence d’une campagne qui s’annonce décisive pour l’avenir du pays.
Ce mercredi 20 novembre, le Nouveau Parti Patriotique (NPP), actuellement au pouvoir, a accusé le Congrès Démocratique National (NDC), principal parti d’opposition, de préparer des actions violentes pour perturber le déroulement du scrutin. Ces allégations font suite à une déclaration du NDC, la veille, affirmant que le NPP envisageait d’utiliser l’armée pour influencer les résultats.
Le gouvernement accusé d’armer les forces de sécurité
Ces accusations mutuelles alimentent un climat de méfiance généralisée. Alors que les deux partis dominent traditionnellement la scène politique ghanéenne, l’approche du scrutin exacerbe les rivalités. Le Président sortant Nana Akufo-Addo, candidat du NPP, affrontera l’ancien Président John Dramani Mahama, figure de proue du NDC, dans une confrontation qui s’annonce serrée.
Le rôle de l’armée dans les élections est un sujet particulièrement sensible. Le Ghana, bien que considéré comme un bastion de la démocratie en Afrique de l’Ouest, a récemment été témoin de tensions régionales où les militaires ont joué un rôle controversé. Le NDC accuse le gouvernement d’armer les forces de sécurité pour intimider les électeurs dans ses bastions, une accusation que le NPP dément fermement.
Au-delà des querelles politiques, les citoyens ghanéens expriment leurs inquiétudes face à ces échanges virulents. Les appels à la retenue se multiplient, notamment de la part des organisations de la société civile et des institutions religieuses, qui exhortent les acteurs politiques à privilégier la paix et la stabilité du pays.
Garantir des élections libres, équitables et transparentes
La Commission électorale, quant à elle, a assuré qu’elle prendra toutes les mesures nécessaires pour garantir un scrutin libre, équitable et transparent. Cependant, le NDC continue de remettre en question la crédibilité de cet organe, non sans dénoncer des irrégularités présumées dans la gestion du processus électoral, y compris l’enregistrement des électeurs.
La montée des tensions survient dans un contexte économique difficile. Le Ghana, qui a longtemps été salué pour sa croissance stable, fait face à des défis importants, notamment l’inflation, le chômage et une dette publique croissante. Ces enjeux économiques occupent une place centrale dans les débats politiques, chaque camp propose des solutions diamétralement opposées pour y faire face.
Préserver l’héritage démocratique du Ghana
Sur le terrain, la campagne électorale bat son plein avec des rassemblements, des discours et des promesses pour séduire les électeurs. Cependant, les analystes craignent que la polarisation croissante ne mène à des confrontations violentes, en particulier dans les régions où la compétition est la plus féroce. Le Ghana, souvent cité comme un exemple de stabilité démocratique en Afrique, joue gros lors de ces élections.
Alors que le 7 décembre approche, l’enjeu dépasse le simple choix d’un Président ou d’un Parlement. Il s’agit aussi de préserver l’héritage démocratique du Ghana et de maintenir l’espoir d’une transition pacifique dans une région secouée par des bouleversements politiques fréquents.