Ce mardi, l’opposition ghanéenne conduite par le Congrès national démocratique Congress (NDC, en anglais) était dans les rues pour protester contre la crise économique profonde dans laquelle le pays sombre, depuis des années.
Ils étaient des centaines à avoir battu le macadam, ce mardi, à Accra, capitale du Ghana. Exhibant des pancartes avec des messages hostiles au gouvernement du Président Nana Akufo-Addo, l’opposition a crié son ras-le-bol. « Nous traversons une période difficile au Ghana. Les gens ne peuvent pas payer les frais de scolarité de leurs enfants. Les membres de mon église viennent me voir tous les jours pour me demander de l’argent », a confié à l’AFP le révérend Kingsley Asante, un pasteur qui manifestait aussi. Et de compléter : « Nous avons voté pour une vie meilleure et non pour les pires conditions ». Pour l’opposition, les responsables de ce chaos économique ne sont que le gouvernement et la Banque centrale du pays. C’est pourquoi les manifestants ont réclamé avec force insistance la démission d’Ernest Addison, le gouverneur de la Banque.
Un pays qui s’enlise
Ces dernières années, en effet, l’économie ghanéenne s’est totalement enfoncée dans le rouge, dans une crise interminable, caractérisée par une inflation galopante qui a atteint 40%. La situation est si grave que Nana Akufo-Addo, autrefois opposé aux institutions de Bretton Woods dont il a toujours dénoncé le diktat, s’est vu obligé de se tourner vers le FMI. Il a pu négocier un accord de 3 milliards de dollars avec l’institution afin d’éviter à son pays le risque de tomber dans un défaut de paiement.
À environ un an de la Présidentielle à laquelle Nana Akufo-Addo n’est plus candidat – il est en train de finir son second et dernier mandat – cette crise économique profonde risque de faire l’affaire de l’opposition, notamment du NDC qui a toujours talonné le nouveau parti patriotique (NPP, en anglais), au cours des deux derniers scrutins.