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Ken Ofori-Atta, ancien ministre des Finances du Ghana, fait face à de graves accusations de corruption et de mauvaise gestion financière. Impliqué dans des scandales touchant la cathédrale nationale et le secteur pétrolier, il est désormais dans le viseur de la justice.
L’ancien ministre des Finances du Ghana, Ken Ofori-Atta, se retrouve au cœur d’une enquête judiciaire. Qualifié de « fugitif » par le Bureau du Procureur spécial (OSP), il fait face à des accusations de corruption et de mauvaise gestion financière, qui auraient entraîné des pertes conséquentes pour l’État. Son rôle présumé dans plusieurs scandales financiers, notamment celui de la cathédrale nationale, suscite une vive indignation au sein de la population.
Une cathédrale au cœur du scandale
Le projet de construction d’une cathédrale nationale, initié sous la présidence de Nana Akufo-Addo, devait reposer exclusivement sur des financements privés. Pourtant, une enquête a révélé que 58 millions de dollars issus des caisses publiques ont financé le chantier. Ken Ofori-Atta aurait autorisé le décaissement de 11,8 millions de dollars à la demande du chef de cabinet de l’ancien président, sans réelle supervision des dépenses. Deux ans après cette injection de fonds, les travaux restent à l’arrêt, renforçant les soupçons de détournement et de corruption.
Ken Ofori-Atta ne se limite pas à cette seule affaire. En 2019, sous son mandat, l’Autorité des Recettes du Ghana (GRA) a signé un contrat avec Strategic Mobilization Ghana Ltd (SML), une entreprise spécialisée dans l’audit pétrolier. Ce partenariat, conclu sans l’approbation obligatoire de l’Autorité des Marchés Publics, aurait permis à SML d’empocher plus de 83 millions de dollars. Ce contrat opaque alimente les critiques sur le manque de transparence dans les transactions financières sous son ministère.
Un ultimatum lancé par la justice
Le procureur spécial, Kissi Agyebeng, a lancé un avertissement clair à l’ancien ministre, exigeant son retour au Ghana pour répondre de ses actes. « Vous avez deux choix : revenir volontairement ou être contraint par la force », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Jusqu’à présent, Ken Ofori-Atta n’a donné aucun signe de coopération, et son lieu de résidence reste inconnu.
Depuis l’élection du président John Mahama, le Ghana a renforcé sa politique de tolérance zéro envers la corruption. Le gouvernement a lancé l’initiative « Opération Récupérer tous les biens mal acquis » (ORAL), qui a déjà recensé plus de 2 000 plaintes. L’affaire Ofori-Atta représente un test décisif pour les autorités, alors que la population attend des mesures concrètes pour restaurer la confiance dans les institutions et récupérer les fonds détournés.