Un Ghanéen de 36 ans a été condamné à 10 ans de prison ferme pour avoir tenté de tuer le Président Mahama. Le coupable qui répond au nom de Charles Antwi serait un déséquilibré mental
Charles Antwi a été arrêté par la police pour avoir comploté de tuer le Président ghanéen John Dramani Mahama. Agé de 36 ans, Charles Antwi a lui-même reconnu son acte. Selon les médias locaux, le jeune homme a été arrêté ce dimanche à l’église Ringway Gospel Centre Branch où se trouvaient le chef d’Etat et sa famille. Au moment de son arrestation, il était en possession d’un pistolet chargé.
Face aux juges, le coupable passe aux aveux. Selon lui, un personnel de l’armée ghanéenne l’a dirigé à l’Église de Ringway où priait le président. Selon ses propos, il s’était déjà rendu à l’église un autre jour, mais le président était absent. Dans ses aveux, il a regretté de ne pas être à ce moment-là en posession d’une arme lorsque le Président s’est manifesté devant lui dans l’église. Un coupable pétri de haine envers le Président. Charles Antwi a expliqué aux juges son ras-le-bol par rapport au délestage récurrent qui freine l’activité économique du pays. Il a aussi confié s’être rendu en Libye avant son assassinat manqué. Devant les juges, il vide son sac et se dit déçu de l’investiture de John Dramani Mahama après la mort de son prédecesseur John Atta Mills.
Les autorités soupçonnent que Charles Antwi soit un désiquilibré. Lors de ses aveux, en effet, il a tenu des propos très peu cohérents, affirmant que c’est lui qui devait succéder au président défunt. Il n’en serait pas à son premier coup d’essai. Devant le tribunal, il a confirmé que c’est en effet la troisième fois qu’il se rend dans cette église avec toujours le même objectif : procéder à l’assassinat de John Dramani Mahama. L’arrestation de Charles Antwi a été annoncée ce dimanche dans un communiqué rendu public par le ministère de la Communication. Deux jours après son arrestation, les autorités politiques du pays tentent d’y voir plus clair dans cette affaire. Certains affirment même qu’il y a une certaine négligence dans le système de défense ghanéen.
« Une faille dans le système ? »
C’est le cas du député Fritz Baffour, président du comité de défense et de l’Intérieur du Parlement. « Chaque personnalité politique est une cible potentielle pour un fou ou un mécontent. Si on n’en arrive là, c’est que quelqu’un a été négligeant », a martelé le député. Quelques jours après l’acte de Charles Antwi, la mère du coupable sort de son silence et tente d’expliquer le geste de son fils. Pour Afia Agyapongmaa, mère de Charles Antwi, ce dernier ne jouit pas de la plénitude de ses facultés mentales.
Elle confirme que son fils à une fois fait référence à sa volonté de tuer le président, mais elle ajoute qu’elle n’avait pas pris ses propos au sérieux à cause de son déséquilibre mental. S’adressant aux médias ghanéens, la mère du coupable regrette que la Cour ait prononcé une peine de prison aussi lourde contre son fils malgré son état de santé instable. Pour rappel, Charles Antwi a été inculpé pour possession illégale d’armes. Une peine de 10 ans ferme a été prononcée contre lui.