Désireux d’en finir avec les soucis d’électricité, le Ghana a invité les investisseurs à choisir son industrie électrique. Les accords actuels ne sont cependant pas de nature à être profitables pour le pays.
Au Ghana, les créances envers les compagnies d’électricité ont connu une hausse significative. La Chambre des producteurs, distributeurs et consommateurs d’électricité indépendants a fait remarquer qu’à fin juin, l’ardoise était portée à 1,4 milliard de dollars, ce qui représente pratiquement le double des 600 millions de dollars enregistrés en juillet de l’année précédente.
Selon les conditions des accords, le gouvernement ghanéen doit se charger du paiement du courant électrique produit, même si la demande n’existe pas. Cela a été profitable pour le pays qui grâce à cette stratégie, a pu venir à bout de sa crise électrique avant 2016. Pour une demande nationale dont le pic est de 2 700 mégawatts, la production avoisinait les 4 600 mégawatts, ce qui est clairement non négligeable. Cependant, le niveau d’endettement du pays est sans précédent
Le Ghana endetté
Dans un mail, Samantha Singh, stratège Afrique basée à Johannesburg chez Absa Bank Ltd, a indiqué que « les niveaux d’endettement pourraient encore augmenter. L’augmentation potentielle de ces engagements pourrait nuire encore plus aux finances publiques alors qu’elles sont déjà tendues à cause du Covid-19 ». Début 2018, le pays avait réussi à réduire la dette de moitié grâce à la stratégie du Président Nana Akufo-Addo élu en 2017.
Il avait enclenché la vente de supposées obligations énergétiques par-dessus les taxes sur les carburants. Son objectif était d’effacer les dettes en cours. Certes cela a eu des effets, mais il reste beaucoup à faire. La société nationale en charge de l’électricité (Electricity Co Of Ghana Ltd) a par exemple perdu la coquette somme de 580 millions de dollars. Enfin, les 519 millions de dollars d’aide sociale injectés pour contrer la pandémie du Coronavirus n’ont pas vraiment aidé le pays à retrouver sa stabilité.
Il faut cependant souligner que les pourparlers avec les producteurs indépendants d’énergie opérant dans le pays sont en cours. La Task force de redressement du secteur électrique (ESRTF) compte bien trouver des solutions efficaces, sur le long terme.