Le Ghana conclut un accord surprenant avec ses créanciers étatiques : quelles répercussions pour l’économie ?


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Drapeau du Ghana
Drapeau du Ghana

Le Ghana vient de franchir une étape importante dans la restructuration de sa dette extérieure, un processus long et complexe qui pourrait marquer le début d’une reprise économique tant attendue. Le gouvernement ghanéen a annoncé avoir trouvé un accord avec ses créanciers étatiques, une nouvelle qui pourrait bien changer la donne pour ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Un accord conclu dans un contexte économique difficile

Depuis 2022, le Ghana est en défaut de paiement, une situation aggravée par une inflation galopante et une dévaluation continue de sa monnaie. La dette extérieure du pays s’élève à des milliards de dollars, dont une partie significative est désormais en cours de restructuration. Selon les récentes annonces, un accord a été conclu avec les créanciers officiels, notamment la France et la Chine, concernant 5,4 milliards de dollars de dette.

Les modalités de l’accord : un soulagement pour le Ghana

Cet accord, salué par la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), représente une étape majeure pour le Ghana. Il formalise un mémorandum d’entente obtenu en janvier 2024 et marque une avancée significative dans le processus de restauration de la soutenabilité de la dette du pays. Les termes financiers de l’accord, demeurant inchangés, offrent un allègement important du service de la dette pendant la période du programme soutenu par le FMI.

Un soutien critique du FMI et de la Banque Mondiale

Le nouvel accord devrait également permettre de débloquer un versement crucial de 360 millions de dollars de la part du FMI, sur un programme d’aide global de 3 milliards de dollars. Ce soutien financier est essentiel pour le Ghana, qui pourra ainsi diriger des ressources vers des secteurs critiques tels que les infrastructures, la santé et l’éducation. De plus, cette approbation par le conseil d’administration du FMI pourrait attirer davantage de soutien financier de partenaires internationaux comme la Banque mondiale.

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Des négociations privées encore en suspens

Bien que l’accord avec les créanciers étatiques soit une victoire notable, le Ghana doit encore conclure des négociations avec ses créanciers privés. En effet, environ 13 milliards de dollars d’obligations détenues par des gestionnaires d’actifs internationaux et des banques africaines restent à restructurer. Les discussions, qui ont échoué en avril 2024, devraient reprendre cette semaine, avec l’espoir de parvenir à un accord comparable.

Vers une économie réhabilitée ?

Si le Ghana réussit à restructurer plus de la moitié de sa dette extérieure, l’impact positif sur son économie pourrait être significatif. La réduction du service de la dette permettrait au gouvernement de réallouer des fonds vers des domaines essentiels, aidant ainsi à stabiliser l’économie et à favoriser une croissance durable. Les perspectives sont donc un peu plus optimistes pour ce pays aux prises avec une crise économique depuis plusieurs années.

Toutefois, des défis importants subsistent, notamment la conclusion des négociations avec les créanciers privés. Le soutien continu du FMI et des partenaires internationaux sera crucial pour assurer une reprise économique durable et prospère pour le Ghana.

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